Pékin a limité lundi le nombre de visites que ses ressortissants peuvent faire à Hong Hong pour tenter d'entraver le commerce dit parallèle de Chinois qui revendent sur le continent des produits achetés dans l'ancienne colonie britannique, a annoncé le chef de l'exécutif local.

Les tensions ne sont pas retombées à Hong Kong après les manifestations de masse pour réclamer davantage de liberté démocratique.

Bon nombre d'habitants ont le sentiment que l'influence de Pékin croit dans la région autonome passée sous contrôle chinois en 1997. La dernière source de ressentiment en date est la question du commerce parallèle et l'afflux à Hong Kong de millions de Chinois accusés d'engorger les transports publics.

Des Chinois font régulièrement le trajet en train pour acheter divers produits à Hong Kong, profitant de prix plus bas, d'un choix plus large et d'une qualité supérieure. Ils revendent ensuite ces marchandises aussi diverses que des iPad ou du lait en poudre sur lesquelles ils ne paient pas de taxes, de l'autre côté de la frontière.

Des manifestations organisées pour dénoncer le commerce parallèle ont donné lieu à des heurts avec la police.

Le chef du gouvernement de Hong Kong Leung Chun-ying a déclaré lundi que les autorités chinoises avaient mis fin aux visas à entrées illimitées accordés aux habitants de la ville frontalière de Shenzhen.

«Les visas n'autorisent plus qu'une visite hebdomadaire», a-t-il dit. «C'est la politique qui avait été suggérée par le gouvernement de Hong Kong et qui a été adoptée par les autorités centrales», a-t-il dit à la presse.

«Tout ce qui est susceptible d'accroître les tensions entre Hong Kong et la société chinoise ne sera pas toléré», a-t-il dit.

Il a également mis en garde contre l'organisation de nouvelles manifestations contre le commerce parallèle, les jugeant «contreproductives».

Le chef de l'exécutif a toutefois reconnu que le problème ne serait peut-être pas réglé avec cette nouvelle politique, des habitants de Hong Kong pouvant être recrutés pour faire parvenir des marchandises au nord de la frontière.

Après l'épidémie de Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003, Hong Kong avait ouvert les bras aux touristes venus de Chine dans l'espoir d'insuffler un souffle nouveau à son économie.

En 2014, 47 millions de Chinois ont visité la ville de sept millions d'habitants. La nouvelle politique devrait limiter de près de 10 % le nombre de visites.