À moins de 40 jours de l'inauguration de l'Exposition universelle, Shanghai savoure son rôle d'hôte du monde, seulement deux ans après les Jeux Olympiques de Pékin.

La capitale de la Chine avait été complètement transformée pour les Jeux Olympiques. Idem pour Shanghai. Sur les rives du fleuve Huangpu, le site de l'Expo s'étire sur 5,28 kilomètres carrés, et accueille un condensé de la planète.

Du fort ocre qui représente le Pakistan au château aux tourelles de conte de fée de la Russie, en passant par la silhouette pure du pavillon japonais et l'architecture compliquée de celui des Pays-Bas, la diversité et l'aspect monumental de l'Exposition universelle sont impressionnants.

Chaque pavillon s'étale sur environ 20 à 25.000 mètres carrés, et on en compte environ 200, dans les cinq zones de l'Expo. Aux côtés des bâtiments nationaux, les visiteurs trouveront également un parc d'attraction, un jardin aménagé avec des lacs, mais aussi des restaurants, des galeries, des salles de spectacles et des boutiques.

Au milieu des pavillons, le Centre culturel, aux allures de soucoupe volante (ou de moule), s'érige en rival du Nid d'oiseau de Pékin. C'est l'une des cinq structures qui resteront debout après la fin de l'Expo. Le Centre, d'une superficie de 120.000 mètres carrés, abrite un stade de 18 000 places, une patinoire publique, un bowling, et une salle de concert. C'est l'un des joyaux de l'Expo, avec le pavillon chinois.

Quand on se souvient que Crystal Palace, à Londres, la Tour Eiffel ou le Palais des beaux-arts de San Francisco sont tous nés pour des expositions universelles (respectivement en 1851, 1889 et 1915), on comprend aisément que Shanghai souhaite marquer le coup. La ville attend 70 millions de visiteurs au cours des six mois que dure l'événement, ce qui en ferait l'Expo la plus fréquentée que le monde ait jamais connu.

Le Bureau International des Expositions (BIE), qui régule les expositions biennales, souligne que ces événements doivent être centrés sur un «problème universel qui concerne toute l'humanité». La Chine a choisi «Meilleure ville, meilleure vie» comme thème, et dédié 15 hectares aux meilleures pratiques urbaines.

Des sujets comme l'économie de la ville, les relations ville-campagne, l'innovation urbaine ou le mélange des cultures en ville seront abordés par les exposants. La Belgique se concentrera sur l'innovation scientifique, tandis que le pavillon australien (d'un budget de 83 millions de dollars australiens, soit 56 millions d'euros) se penche sur la créativité. L'Afrique du Sud a choisi d'aborder l'essor des économies modernes, en mettant en avant ses industries du sport, de la musique et de la mode, grâce à des expositions ou des spectacles.

Les expositions universelles représentent un «showroom» mondial, d'une taille extraordinaire. Mais lorsque tout sera démonté, et que les pays étrangers seront partis, Shanghai aura toujours ses nouvelles routes, lignes de métro, voies de chemin de fer, quais de ferry et tunnels.