Amoureux fous de la Coupe Davis, Arnaud Clément et Michaël Llodra vont jouer le double de leur vie face à Nenad Zimonjic et Viktor Troicki lors de la finale samedi à Belgrade.

Ils ont gagné sept tournois ensemble et triomphé à Wimbledon, qui est pour beaucoup le plus beau titre qu'on puisse concevoir. Llodra a ajouté deux titres à l'Open d'Australie avec Fabrice Santoro et va repartir en chasse l'année prochaine avec... Zimonjic, son prochain adversaire et futur partenaire.

Mais rien ne pourra égaler une victoire en Coupe Davis pour ces deux aficionados de la vie en équipe. Ce serait l'aboutissement d'une carrière, surtout pour Clément qui, à 32 ans, voit s'éloigner les occasions de vibrer.

«Avec "Nono" on a cette force intérieure, souligne Llodra, on adore les matches en équipes, que ce soit pour nos clubs ou en Coupe Davis. Pour lui c'est la cerise sur le gâteau après les deux finales qu'il a ratées».

«C'est le double de ma vie», n'hésite pas à dire Clément qui savoure le délicieux paradoxe de jouer une finale l'année où il estime l'avoir mérité le moins. Recalé sur choix du capitaine en 2001 et sur blessure en 2002, il sait qu'il doit sa place en partie à cause des absences de Tsonga et Benneteau.

Mais il y a aussi mis du sien en remportant brillamment le double avec Llodra contre l'Argentine en demi-finale. Ca faisait alors deux ans qu'il n'avait plus joué en Coupe Davis, depuis sa victoire avec Llodra sur les frères Bryan à Winston Salem en juillet 2008.

«On arrive à sentir l'autre»

Son temps était, semble-t-il, révolu. Trop inoffensif au service, trop juste pour dépanner en simples, il était en préretraite des Bleus. Repêché après la blessure de Benneteau, le voilà de retour aux côtés de son vieux complice, avec qui il a joué neuf doubles en Coupe Davis, pour sept victoires, et écumé pendant quatre ans le circuit ATP.

«Avoir dans un tel événement, où il y autant de pression, une telle connaissance de son partenaire, savoir exactement comment il fonctionne, c'est très rassurant. On sait qu'il y aura des moments qui seront durs et qu'on pourra alors compter l'un sur l'autre», explique Clément.

La petite brouille du début d'année lorsque Llodra s'était inscrit avec un autre partenaire sur un tournoi est digérée. «Ca vrai être super top samedi, s'impatiente Llodra. Le fait de jouer avec un très très bon copain est une chance incroyable. On arrive à se sentir l'autre.»

Tant mieux car la partie s'annonce compliquée face à une équipe invaincue en Coupe Davis. «Zimonjic vient de gagner le Masters, il est en pleine confiance et ils ont gagné leurs deux matches de Coupe Davis ensemble. Mais je ne m'inquiète pas trop car on sait à quoi s'attendre. On a vécu ce genre de match à Winston Salem contre les Américains et on avait répondu présent.»

Sûrs de leur force, les deux Français savent juste qu'il «faudra sortir le bon match le bon jour» pour réaliser leur rêve.