(Cincinnati) Pourquoi les balles ne sont pas les mêmes pour les femmes et les hommes aux Internationaux des États-Unis ? C’est la question posée avec un agacement à peine voilé par Iga Swiatek, porte-voix des joueuses de la WTA qui réclament une uniformisation.

Cet été, à Toronto comme à Cincinnati, les joueuses du circuit disputent leurs matchs avec des balles plus légères que celles utilisées par leurs homologues masculins. Et il en sera de même lors du Grand Chelem new-yorkais, unique tournoi de cette catégorie à imposer cette différence.

Après sa victoire mercredi à Cincinnati contre Sloane Stephens, Swiatek, depuis éliminée en 8e par Madison Keys, a déploré ce traitement, assénant : « Ces balles sont horribles ».

« Il est très difficile de les contrôler. Au bout d’un moment, elles deviennent de plus en plus légères. Elles volent. Nous avons des matchs où la puissance s’exprime vraiment. Ce n’est pas comme il y a dix ans, quand les filles, à l’exception de Serena (Williams), jouaient plus lentement. Je sais qu’il y a des joueuses qui se plaignent, et beaucoup d’entre elles sont dans le top 10 », a-t-elle expliqué.

« Je ne comprends pas pourquoi nos balles sont différentes. Il y a quinze ans, les femmes se sont probablement blessées au coude, parce que les balles étaient plus lourdes. Mais aujourd’hui, nous sommes tellement bien préparées physiquement que je ne pense pas que cela puisse arriver », a argumenté la Polonaise.

« L’utilisation de la balle en feutre ordinaire se justifiait par le fait qu’elle limitait le risque de blessures au bras, à l’épaule, au coude et au poignet. C’est un sujet que nous continuerons à surveiller et dont nous discuterons plus avant avec nos joueuses et nos équipes techniques », a confirmé à ESPN, Amy Binder, directrice de la communication de la WTA.

Dans sa récrimination, Swiatek, qui a connu une impressionnante série de 37 victoires consécutives au printemps, incluant un sacre à Roland-Garros, a pointé un problème également logistique.

« Nous ne pouvons pas obtenir ces balles en Europe. Lorsque nous les achetons en magasin, elles sont totalement différentes. Quand je m’entraîne avec les balles des Internationaux des États-Unis chez moi, je m’entraîne avec celles des hommes », a-t-elle expliqué, déterminée à mener le « combat » pour le changement.

« Paula Badosa et moi, l’année dernière, avions discuté avec Steve (Simon, patron de la WTA) du passage aux mêmes balles que les hommes. Je ne pense pas que ce serait un problème, car c’est le même fournisseur. On devrait peut-être pousser un peu plus », a-t-elle conclu.