Sebastian Vettel (Red Bull), souverain, a conquis samedi à Interlagos (GP du Brésil) sa 15e pole position de l'année, ce qui fait de lui le roi incontesté de l'exercice en Formule 1, devant le Britannique Nigel Mansell, avec qui il était jusqu'alors ex aequo.

Toute la saison, l'Allemand a couru après ce record, sans jamais en faire une priorité. «Ces statistiques ne durent pas toujours. Il serait fou de se dresser ce genre d'objectif en début de la saison. Cela s'est juste produit», a-t-il commenté samedi, après avoir pourtant poussé des cris de joie par radio à l'énoncé de sa pole.

«Il y a eu pas mal de commentaires jeudi et vendredi à ce sujet, pas de ma part bien sûr, à propos de ce record. La meilleure chose pour moi était de ne pas y penser. (...) J'étais heureux de mon premier tour en Q3 (la dernière partie des qualifications). J'ai mis tout ce que j'avais dans le second», a-t-il révélé.

«C'était assez émouvant quand j'ai franchi la ligne. Je savais que j'avais tout donné. Ensuite, j'ai dû attendre un bon moment pour savoir si c'était assez bon, ou pas. Mes oreilles sifflaient sans cesse. Mes ingénieurs m'ont d'abord dit que Jenson (Button) était 2e, puis que Mark (Webber) l'était. Donc j'ai eu la pole», a raconté le pilote Red Bull.

«Cela a peut-être pris quelques courses en moins aux maîtres de la discipline pour en arriver là. Mais c'est très spécial pour moi. Je suis heureux d'en être là», s'est-il réjoui.

Deuxième, l'autre pilote Red Bull a admis, ironique, avoir «essayé d'aider Nigel» Mansell à conserver ce titre honorifique, sans succès. En 1992, le Britannique moustachu avait, au volant d'une Williams Renault supersonique, atomisé la concurrence, remportant 14 poles en 17 courses.

«C'est décevant. C'était très proche (Webber a terminé à 181/1000e de l'Allemand). Mais vu la série de +Seb+ cette année...», a néanmoins souri l'Australien, satisfait de son «plutôt bon week-end». «Cela fait du bien de mettre la pression sur lui», a-t-il lancé.

Flower power

Derrière cette première ligne 100% Red Bull - pour la 7e fois cette saison, une consécration pour la structure austro-britannique -, les deux pilotes McLaren, les Britanniques Jenson Button (3e) et Lewis Hamilton (4e), font figure, comme d'habitude, d'outsiders.

«Dimanche, on aura une course intéressante. Il devrait pleuvoir», a observé Button, vêtu ce week-end, opération d'un sponsor aidant, d'une combinaison aux motifs identiques à ceux qu'il arborait lors des qualifications du GP de Hongrie - qu'il avait fini par remporter. «C'est mon habit flower power, qui me donne un supplément d'énergie. Il me grandit quand il pleut», a-t-il rigolé.

Reste à voir si une telle aide providentielle l'aidera à conjurer l'inévitable. Vettel, presque imbattable sur cette fin de saison, pourra-t-il être défait à la régulière à Interlagos, notamment sous la pluie, dont il est un grand spécialiste ? Hamilton semblait à la rigueur à la hauteur d'un tel challenge. Son décevant 4e temps samedi l'en éloigne.

L'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari, 5e) et l'Allemand Nico Rosberg (Mercedes, 6e), qui partiront de la 3e ligne, veulent également croire en leur chance. Tout comme le Brésilien Felipe Massa (Ferrari), auteur d'un mauvais 7e temps sur un circuit qu'il connaît pourtant à la perfection et où il s'est imposé à deux reprises.

L'Allemand Adrian Sutil (Force India, 8e) partira du 4e rang aux côtés de Massa. Le Brésilien Bruno Senna (Lotus Renault, 9e) et l'Allemand Michael Schumacher (Mercedes 10e) occuperont le 5e.