(Austin) Le joli coup : Max Verstappen (Red Bull) a remporté le Grand Prix des États-Unis, dimanche à Austin, accentuant son avance en tête du Championnat du monde de Formule 1 sur l’habituel maître des lieux, Lewis Hamilton (Mercedes), qui l’a talonné à la deuxième place.

Après cette 17e manche sur 22, le Néerlandais, dont c’est le premier succès au Texas, en est à 8 victoires cette saison – 18 depuis le début de sa carrière – et compte désormais 12 points de mieux que l’Anglais, qui attendra pour ajouter à son CV une sixième victoire sur le circuit des Amériques.

Ce dernier, en quête à 36 ans d’une huitième couronne record lui permettant de dépasser au Panthéon des pilotes Michael Schumacher, va devoir se ressaisir au Mexique dans deux semaines, pour ne pas laisser s’échapper son jeune concurrent de 24 ans qui rêve, lui, d’être sacré pour la première fois.

Le Néerlandais, parti en position de tête juste devant l’Anglais et qui avait assuré la veille ne pas s’« inquiéter de ce qui se passe derrière », aurait pourtant dû, car Hamilton, qui avait annoncé vouloir tout faire pour prendre le meilleur départ, a tenu parole.

Et bien que Verstappen ait tenté de l’enfermer à l’intérieur, Hamilton a pu passer le virage le premier, forçant le Néerlandais à devoir s’écarter, hors des limites. Mieux lancé, Sergio Pérez aurait pu en profiter, mais il s’est logiquement interdit de dépasser son coéquipier.

Stratégie payante

« Comme j’ai perdu une place au départ, il fallait tenter quelque chose [en s’arrêtant le premier aux puits], je n’étais pas sûr que cela fonctionnerait. Les derniers tours étaient sympas, en glissade complète sur les virages rapides, mais c’était vraiment chouette que cela ait marché », a commenté à chaud le vainqueur du jour.

Verstappen a en effet changé de pneus deux fois, aux 11e et 30e tours, soit chaque fois avant Hamilton, passé dans les puits aux 14e et 38e tours. Une stratégie payante puisqu’au final, le Néerlandais a su conserver son leadership, malgré la remontée en flèche de son concurrent qui l’a talonné à une seconde derrière dans les deux derniers tours.

« Félicitations à Max, il fait un sacré bon boulot, c’était une course vraiment dure. J’ai pris un bon départ, on a pris les bonnes décisions [sur les arrêts au puit], mais c’étaient eux, les meilleurs aujourd’hui. J’ai donné le maximum », a réagi Hamilton.  

Une demi-heure plus tôt, quand il chassait Verstappen, le ton fut bien plus sec avec son directeur d’équipe Toto Wolff à la radio. « Tu cours pour la victoire, Lewis », l’avait pressé son directeur d’équipe, sur quoi son pilote a répliqué : « Laisse-moi faire, frère, merci. »

140 000 fans présents

Disputée sous une moins forte chaleur que les deux jours précédents, avec un soleil apparu pile au moment du départ après une légère bruine matinale vite séchée sur la piste, la course a été ainsi intense au tout début et à sa toute fin, mais pas sujette à des frictions.  

Vendredi, lors de la deuxième séance d’essais libres, Verstappen avait traité Hamilton d’« espèce d’idiot » et lui avait tendu son majeur, après que son rival a refusé de le laisser passer au terme d’un quasi roue contre roue de plusieurs secondes, démontrant qu’aucun des deux n’était prêt à lever le pied même dans un tour sans enjeu.

Sous les yeux de 140 000 spectateurs, qui auront été 380 000 au total depuis vendredi selon les organisateurs, dont quelques VIP parmi lesquels la vedette du tennis Serena Williams, l’ancienne gloire de la NBA Shaquille O’Neal ou encore le créateur de la saga Star Wars George Lucas et l’acteur Ben Stiller, la troisième place est revenue à Pérez.

Avec deux pilotes sur le podium, Red Bull fructifie un week-end presque parfait, dans sa lutte pour le titre des constructeurs avec Mercedes, dont le deuxième coureur, le Finlandais Valtteri Bottas, a fini sixième. Désormais, les Flèches d’argent n’ont plus que 23 points d’avance.