Le plus haut procureur d'Égypte a référé 439 personnes à des tribunaux militaires, samedi, pour des actes de violence, alors que les autorités ont empêché une éminente universitaire américaine d'entrer au pays.

Des responsables de la sécurité ont rapporté qu'un des groupes référés par le procureur était composé de 139 hommes de la province de Minya, dans le sud de l'Égypte, décrits comme des islamistes. L'autre groupe compte 300 hommes de la province de Beheira, près du delta du Nil. Les cas touchent notamment à la vague de violence qui a découlé du démantèlement violent d'un camp de protestation islamiste, l'an dernier.

Il s'agit des plus récentes illustrations de la lutte contre la dissidence au pays. En octobre, le président Abdel-Fattah el-Sissi a ordonné à l'armée et à la police d'unir leurs forces pour assurer la sécurité des institutions d'État les plus importantes. Le décret stipulait que toute personne s'attaquant aux installations de l'État serait traduite en justice devant des tribunaux militaires.

Le groupe islamiste, Les Frères musulmans, duquel était issu l'ancien président chassé du pouvoir, Mohammed Morsi, a été identifié comme une organisation terroriste, et la chasse aux dissidents implique désormais les libéraux et critiques de gauche du gouvernement.

Par ailleurs, Michele Dunne, chercheuse associée à la Fondation Carnegie pour la paix internationale et ancienne diplomate américaine, n'a pas pu entrer au Caire, où elle était invitée à donner une conférence durant un congrès organisé par le conseil égyptien pour les affaires étrangères, formé principalement d'anciens diplomates égyptiens. Elle a été déportée en Allemagne.

Les travaux de Mme Dunne sont souvent critiques à l'égard du gouvernement égyptien. Les représentants de l'aéroport ont soutenu que son nom figurait sur une liste noire préparée par les autorités de la sécurité.