La violence meurtrière en Irak a baissé en 2012, mais les insurgés ont montré qu'ils étaient encore capables de frapper, une ONG qualifiant mardi la situation de «guerre à petite échelle».

Plus d'un an après le départ des troupes américaines d'Irak après neuf ans de présence, les violences n'ont pas cessé dans le pays, même si elles sont moins intenses et moins meurtrières. Des attentats ont encore tué 28 personnes et en ont blessé une centaine lundi, jour du réveillon du Nouvel An 2013.

En décembre, 144 personnes ont été tuées -89 civils, 15 soldats et 40 policiers, et 360 blessées, selon des statistiques compilées par l'AFP à partir de données fournies par des responsables des services médicaux et de la sécurité. Ce bilan avoisine celui d'octobre (136 morts), l'un des plus bas de 2012.

Selon des rapports des ministères irakiens de la Santé, de l'Intérieur et de la Défense, 2174 personnes ont péri au cours de 2012, un bilan nettement inférieur aux années précédentes, particulièrement à 2006-2007, marquées par la mort de milliers de personnes durant le pic des violences confessionnelles.

Pour 2011, Bagdad avait fait état de 2.645 Irakiens tués.

Mais Iraq Body Count (IBC), une ONG basée en Grande-Bretagne, a comptabilisé 4471 morts en Irak en 2012, plus du double des chiffres officiels, alors que les trois derniers mois de l'année ont enregistré des bilans très bas.

L'organisation a, dans son rapport annuel, averti que «le pays était toujours en état de guerre à petite échelle (...) avec des violences armées quotidiennes ponctuées par des attentats majeurs destinés à tuer un grand nombre de personnes».

«2012 a vu le prolongement d'un conflit plutôt qu'un changement dans la situation sécuritaire pour les Irakiens, lors de la première année ayant suivi le retrait des dernières troupes américaines» en décembre 2011, écrit l'ONG.

Les insurgés sunnites, dont la branche irakienne d'Al-Qaïda, ont ainsi montré qu'ils restaient capables de mener des attaques sanglantes dans le pays.

Lundi, une série d'attentats meurtriers, en majorité contre les pèlerins chiites et la police, ont fait 28 morts et près de 100 blessés dans une dizaine de villes. Même s'ils n'ont pas été revendiqués, ils suivent le mode opératoire d'Al-Qaïda.

La persistance des violences est révélatrice du climat d'instabilité régnant dans le pays.

Depuis le retrait américain, l'Irak est empêtré dans une crise politique doublée de graves lacunes en matière de sécurité: le premier ministre chiite Nouri al-Maliki est accusé par ses détracteurs d'accaparer le pouvoir, un vice-président sunnite a été condamné à mort et les tensions entre Arabes et Kurdes sont vives.

L'invasion en 2003 avait provoqué la chute du président Saddam Hussein, mais les violences, dont des attaques spectaculaires attribuées à Al-Qaïda contre les troupes américaines et les autorités irakiennes, avaient tué des dizaines de milliers d'Irakiens et plus de 4400 soldats américains en neuf ans.