Le groupe canadien SNC-Lavalin, dont deux responsables limogés pourraient être mêlés aux affaires d'un fils du colonel Kadhafi, a embauché pour conduire ses grands projets en Libye le mari de l'ambassadrice du Canada, a rapporté jeudi Radio-Canada.

Edis Zagorac, époux de l'ambassadrice Sandra McCardell, a dirigé, avec un partenaire libyen, une société mixte créée par SNC-Lavalin et le Corps d'ingénieurs libyen, selon des documents consultés par la chaîne publique.

Cette société d'ingénierie et de construction était notamment chargée de construire une grande prison moderne à Tripoli et visait plusieurs autres chantiers importants, dont une autoroute de 400 km.

La situation de M. Zagorac, qui pourrait relever d'un conflit d'intérêt, a été confirmée par le ministère des Affaires étrangères.

«Quand le ministre (des Affaires étrangères John Baird) en a été informé, il a demandé au vice-ministre d'étudier la question et de prendre les mesures appropriées, conformément aux règles en vigueur», a indiqué un porte-parole du ministère, Joseph Lavoie, dans un courriel à l'AFP.

Il a souligné cependant que l'ambassadrice Sandra McCardell avait dûment consulté à ce sujet le service d'éthique et des valeurs du ministère. «Il ne nous appartient pas de commenter l'emploi de son mari», a ajouté M. Lavoie.

Par ailleurs, l'implication hypothétique de responsables de SNC-Lavalin dans une tentative de faire entrer illégalement au Mexique Saadi Kadhafi, l'un des fils de l'ex-dictateur libyen, pourrait avoir un impact négatif sur les affaires du grand groupe d'ingénierie.

Ainsi, un homme politique local de l'Etat d'Illinois et des habitants de la banlieue de Chicago utilisent cette affaire pour tenter de faire exclure SNC- Lavalin d'un projet de 300 millions de dollars pour y construire un aéroport.

Le groupe canadien a nié toute implication dans les affaires de Saadi Kadhafi.