Le chef de l'État israélien Shimon Pérès a affirmé que le président palestinien Mahmoud Abbas restait «absolument» un partenaire pour la paix, malgré l'accord de réconciliation signé entre le Fatah, l'organisation qu'il dirige, et le mouvement islamiste Hamas.        

«J'ai critiqué Abbas (à propos de cet accord), mais cela ne me libère pas de la nécessité de parler avec lui. Je n'ai pas l'intention de tourner le dos au camp de la paix palestinien, même si je le critique», a déclaré M. Pérès dans une interview publiée lundi par le quotidien anglophone Jerusalem Post à la veille du 63e anniversaire de l'Etat d'Israël.

Selon le président israélien, Mahmoud Abbas reste «absolument» un partenaire «car il s'oppose à la violence et veut la paix».

Il répète qu'il est en faveur d'un État palestinien à condition que les Palestiniens «reconnaissent les besoins sécuritaires d'Israël».

Mais il a critiqué le projet de Mahmoud Abbas d'obtenir la reconnaissance internationale d'un État palestinien indépendant en septembre à l'ONU.

«Aller devant l'ONU uniquement avec une déclaration d'indépendance, sans répondre aux inquiétudes d'Israël concernant sa sécurité, signifiera la poursuite du conflit, et pas la fin du conflit», avertit le président, personnalité respectée mais dont la fonction est essentiellement symbolique et protocolaire.

Le ministre de la Défense Ehud Barak a, pour sa part, affirmé à la radio militaire qu'Israël devait «poser des conditions très dures au Hamas, au gouvernement (palestinien) et à l'Autorité palestinienne».

«Cet accord de réconciliation peut être positif si le gouvernement (palestinien) qui sera formé accepte les conditions du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, UE, Russie et ONU) en reconnaissant Israël, les accords conclus dans le passé et en intervenant contre la violence», a dit M. Barak.

«Si le Hamas accepte ces principes et agit ensuite en conséquence, le Hamas ne sera plus la même organisation. Je ne crois pas que cela arrivera mais il faut que ces exigences soient présentées au monde», a ajouté le ministre de la Défense.

Le Hamas se refuse jusqu'à présent à reconnaître l'État hébreu.

L'accord historique signé la semaine dernière au Caire par le Fatah, le Hamas et l'ensemble des mouvements politiques palestiniens, prévoit la formation d'un gouvernement de personnalités indépendantes en vue d'élections présidentielle et législatives d'ici un an.

Dès l'annonce surprise de cet accord le 27 avril, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait jugé incompatibles «la paix avec Israël et avec le Hamas», faisant valoir que «le Hamas s'efforce de détruire l'Etat d'Israël et le dit ouvertement».