Des ingénieurs savaient en février que la corrosion avait coûté 20 % de sa force au pont de Morandi qui s'est effondré la semaine dernière, faisant 43 morts, rapporte lundi un magazine italien.

Malgré cela, poursuit Espresso, «ni le ministère ni l'agence responsable des autoroutes n'ont jugé nécessaire de restreindre la circulation, de détourner les camions lourds, de retrancher une voie ou de réduire la vitesse» sur cette artère-clé de la ville de Gênes, dans le nord du pays.

Une vaste portion du pont s'est effondrée en pleine tempête le 14 août. Les procureurs concentrent leur enquête sur des problèmes d'entretien ou de conception.

Les pompiers n'autorisent plus quelque 600 résidants évacués à retourner chez eux récupérer des effets personnels depuis que des ouvriers ont entendu des craquements provenant de la structure du pont qui tient toujours. Les travaux se poursuivent toutefois pour dégager les tonnes de débris qui obstruent la rivière asséchée sous le pont.

Espresso cite le procès-verbal d'une rencontre du responsable des travaux publics de Gênes. Un architecte nommé par le gouvernement pour diriger une commission d'enquête sur la catastrophe, Roberto Ferrazza, et Antonio Brencich, un architecte qui a publiquement dénoncé les problèmes du pont, y assistaient.

L'ancien ministre des Transports Graziano Delrio a déclaré en conférence de presse lundi que «personne n'a jamais mentionné la nécessité de réduire la circulation automobile» sur le pont.

Un journaliste d'Espresso, Fabrizio Gatti, a déclaré au réseau SKY TG24 qu'une réduction de 20 % serait insignifiante pour un pont moderne, mais qu'une intervention plus rapide et plus décisive aurait été requise dans le cas d'une structure aux problèmes aussi connus que le pont de Morandi.

«Tout le monde était au fait de la situation de ce pont», a-t-il dit.