La première ministre britannique Theresa May s'est envolée jeudi pour les États-Unis, où elle sera le premier dirigeant étranger à rencontrer vendredi le président américain Donald Trump, afin d'ébaucher la future relation commerciale entre les deux pays.

Alors qu'elle vient d'essuyer un revers avec la décision de la Cour suprême qui la contraint à obtenir l'aval du parlement avant de lancer les négociations du divorce avec l'UE, Theresa May espère une «première visite fructueuse» visant à renforcer la «relation spéciale» qui unit les deux pays, selon une porte-parole de Downing Street.

«Leur première rencontre aura lieu vendredi après-midi. Ils doivent se concentrer en premier lieu sur les questions commerciales, sécuritaires et de santé ainsi que sur un certain nombre de problèmes urgents lié à l'agenda international», a-t-elle ajouté.

La Syrie, la menace terroriste et la Russie doivent ainsi figurer au menu des discussions, tout comme l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, soutenu par Londres mais vivement critiqué par Trump.

La relation jusqu'ici très forte entre Washington et Londres, qui a longtemps considéré faire le lien entre les États-Unis et l'Europe, est à un moment charnière. Londres cherchera à préserver sa position stratégique, en dépit des attaques de Trump contre l'OTAN, dont Londres est un des piliers.

Face aux promesses de protectionnisme répétées à l'envi par Donald Trump, la première ministre compte, elle aussi, étudier leur future relation commerciale bilatérale sous l'angle «des intérêts du Royaume-Uni et de ce qui est le mieux» pour le pays.

Le futur accord commercial pourrait buter sur plusieurs obstacles, dont la question des tarifs douaniers pour les automobiles britanniques exportées outre-Atlantique.

La cheffe du gouvernement conservateur doit s'envoler jeudi matin pour Philadelphie où elle doit s'exprimer devant des responsables républicains lors de leur congrès annuel.

Elle rejoindra ensuite Washington où elle doit se rendre au cimetière militaire national d'Arlington avant son entretien à la Maison-Blanche.

Theresa May dit vouloir faire valoir à Washington son attachement au libre-échange mais aussi redire sa préoccupation pour le sort des laissés-pour-compte de la mondialisation -- un électorat qui a pesé dans l'élection de Trump comme dans le vote pour le Brexit.

Mme May enchaînera avec un déplacement en Turquie.