Les autorités russes ont prolongé jusqu'en 2020 le permis de séjour de l'ex-consultant du renseignement américain et lanceur d'alerte Edward Snowden qui vit depuis 2013 en Russie, a annoncé mercredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Le permis de résidence d'Edward Snowden a été prolongé «jusqu'en 2020», a indiqué à l'AFP la porte-parole, Maria Zakharova.

Elle avait auparavant indiqué avec une formule floue en russe que son permis était prolongé de deux ans, et non trois.

L'avocat de l'ex-consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA), Anatoli Koutcherena, a également assuré que ce permis est d'une durée donc de «trois ans».

M. Snowden réunit «toutes les conditions nécessaires pour obtenir la nationalité» russe dans le futur, a ensuite ajouté son avocat, cité par l'agence de presse russe RIA Novosti sans préciser si l'ex-consultant, privé de son passeport américain par les États-Unis, en ferait la demande auprès des autorités.

Edward Snowden bénéficiait jusque là d'un permis de séjour de trois ans, obtenu après un droit d'asile d'un an. Il avait au départ passé plus d'un mois - selon la version officielle - dans la zone de transit de l'aéroport international moscovite Cheremetievo.

L'ancien consultant de la NSA a fui en Russie après avoir transmis à la presse des dizaines de milliers de documents prouvant l'étendue des activités de la NSA, démontrant l'ampleur de la surveillance électronique exercée par les États-Unis.

Ces révélations avaient alors suscité de très fortes tensions entre les États-Unis et leurs alliés et la décision des autorités russes de lui accorder un permis de séjour avait provoqué la colère de Washington.

Le prolongement de son permis de séjour intervient alors que le président américain Barack Obama a réduit mardi la peine de la militaire Chelsea Manning qui purgeait une peine de 35 ans de prison pour avoir transmis des documents confidentiels à WikiLeaks. Manning sera libérée le 17 mai.

Cette décision a été saluée par Edward Snowden, lui-même inculpé aux États-Unis d'espionnage et de vol de documents appartenant à l'État.

«Dans cinq mois, tu seras libre. Merci pour tout ce que tu as fait pour tout le monde, Chelsea», a-t-il réagi sur Twitter, ajoutant: «merci, Obama».

Le président sortant américain a pourtant exclu de gracier ou commuer la peine d'Edward Snowden, selon le porte-parole de l'exécutif américain, Josh Earnest, qui a souligné que l'ex-consultant avait «fui dans les bras d'un adversaire», la Russie.