Le frère du djihadiste Mohamed Merah, qui avait tué sept personnes dans le sud-ouest de la France en 2012, sera jugé par une cour d'assises spéciales pour complicité d'assassinat, a appris mercredi l'AFP de sources concordantes.

Un complice présumé, Fettah Malki, est également renvoyé devant la justice notamment pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, ont précisé ces sources judiciaires et proches du dossier. Il est soupçonné d'avoir fourni un pistolet mitrailleur Uzi et un gilet pare-balles au tueur.

Comme pour tout crime terroriste, les deux hommes seront jugés par une cour spécialement composée de magistrats professionnels et non par un jury populaire comme pour les autres crimes.

Un non-lieu a en revanche été ordonné pour un troisième homme, inculpé dans ce dossier, Mohamed Mounir Meskine. Il était soupçonné d'avoir participé avec les frères Merah au vol d'un scooter utilisé lors des tueries, ce qu'il niait.

Onze jours avant d'être tué par la police, Mohamed Merah avait abattu à Toulouse le 11 mars un militaire, puis deux autres le 15 à Montauban. Le 19, il assassinait dans une école juive de Toulouse trois enfants et un de leurs professeurs.

Ces crimes djihadistes, en pleine campagne électorale, avaient plongé dans la stupeur la France, frappée depuis par des attaques meurtrières en janvier (17 morts) et novembre 2015 (130 morts) à Paris.

Concernant Abdelkader Merah, le parquet estime qu'il a rencontré «son frère à des moments clés» et lui a fourni «un soutien logistique» en l'aidant à voler le scooter utilisé pour «faciliter sa fuite».

Salafiste radical assumé, Abdelkader Merah a longtemps plus attiré l'attention des services que son cadet. Il n'a pas nié avoir été présent lors du vol du scooter, mais a assuré que son frère avait agi à son insu.