La Cour de cassation italienne a estimé lundi que l'enquête sur le meurtre en 2007 de la Britannique Meredith Kercher avait connu «d'importantes défaillances», en expliquant sa décision d'acquitter en mars l'Américaine Amanda Knox.

«Le procès a eu un cheminement objectivement hésitant et dont les oscillations sont aussi le résultat d'importantes défaillances ou «amnésies» de l'enquête et d'omissions coupables dans la conduite des recherches», écrit la Cour de cassation dans ses attendus rendus publics lundi et repris par les médias italiens.

La Cour suprême italienne avait acquitté en mars Amanda Knox et son ex-petit ami Raffaele Sollecito, mettant un point final à près de huit ans d'une saga judiciaire au cours de laquelle les deux étudiants ont été condamnés, acquittés, condamnés à nouveau et enfin innocentés.

Dans ses 52 pages d'attendus, la Cour souligne aussi l'absence d'un «ensemble de preuves» qui aurait permis de les condamner «au-delà du doute raisonnable».

Les juges soulignent entre autres «l'absence absolue de trace biologique» appartenant à Amanda Knox et Raffaele Sollecito dans la chambre où a eu lieu le meurtre et sur le corps de la victime.

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2007, Meredith Kercher, une Britannique de 21 ans, avait été trouvée morte, baignant dans une mare de sang, dans l'appartement qu'elle partageait avec Amanda Knox à Pérouse, dans le centre de l'Italie.

L'autopsie a révélé qu'elle avait été violée et tuée de 47 coups de couteau.

L'Ivoirien Rudy Guédé, dont l'ADN a été trouvé sur le corps de la victime, a été condamné à 16 ans de prison pour avoir participé au meurtre.

L'affaire avait passionné et divisé l'opinion publique, particulièrement en Grande-Bretagne et aux États-Unis, en raison de la personnalité ambivalente d'Amanda Knox, jeune femme dépeinte par ses accusateurs comme une fêtarde aguicheuse collectionnant les conquêtes.