Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Madrid sous le mot d'ordre «sécurité juridique, énergies renouvelables et honnêteté», contre une réforme du gouvernement réduisant les aides aux énergies renouvelables.

Au son de marches funèbres entonnées par des groupes musicaux, les manifestants ont défilé devant le ministère de l'Énergie munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Trompés par l'État», «62 000 familles ruinées» ou «Papa, pourquoi le gouvernement nous ruine?».

Vêtus de T-shirts et portant des chapeaux jaunes symbolisant l'énergie solaire, les contestataires, parmi eux de nombreuses familles venues avec leurs enfants, ont observé une minute de silence à la fin du rassemblement.

Incitées en 2007 par le gouvernement socialiste de l'époque à investir dans des systèmes photovoltaïques pour leurs domiciles, des dizaines de milliers de familles espagnoles ont constaté depuis l'éclatement de la crise en 2008, une réduction, dans certains cas de moitié, des primes promises pour l'utilisation des énergies renouvelables.

Le 6 juin dernier, le gouvernement espagnol a approuvé un nouveau plan pour les énergies renouvelables permettant d'économiser 1,7 milliard d'euros par an.

Les organisateurs de la manifestation, notamment des partis de gauche et des organisations écologistes, ont dénoncé ces mesures qui modifient «de manière rétroactive les conditions définies par l'État afin que les citoyens participent avec leurs économies à la construction d'un nouveau modèle énergétique».

«Une fois les usines en service, avec les patrimoines de ces familles hypothéqués, on abolit le système d'aides qui a été accordé pour imposer un mécanisme (...) qui, dans les faits, implique des coupes pouvant atteindre 50%», ont-ils ajouté.

Nouvelle manifestation des syndicats contre l'austérité au Portugal

Quelques milliers de personnes sont descendues samedi après-midi dans les rues de Lisbonne pour protester contre la politique de rigueur budgétaire du gouvernement de centre-droit, à l'appel de la principale confédération syndicale du pays.

«Changer de politique» et «Gouvernement dehors», clamaient les banderoles de la CGTP, qui avait déjà rassemblé plusieurs milliers de manifestants samedi dernier à Porto, la grande ville du nord du Portugal.

«Les conditions de vie des Portugais ne font qu'empirer à cause de ces politiques injustes. On en a marre de ce gouvernement», a témoigné Jorge Macau, 35 ans, fonctionnaire de l'administration locale venu de la région d'Evora (sud-est).

Le Portugal a bénéficié jusqu'en mai dernier d'un plan de sauvetage financier accordé en 2011 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. En échange d'un prêt de 78 milliards d'euros, le pays s'est engagé à mettre en oeuvre un exigeant programme de rigueur et de réformes.

Lisbonne s'est affranchi de la tutelle de ses créanciers sans leur demander une ligne de crédit de précaution et a ensuite renoncé à la dernière tranche d'aide du plan d'aide en raison du rejet par la Cour constitutionnelle de plusieurs mesures d'austérité inscrites au budget 2014.

Pour recevoir ce dernier chèque de 2,6 milliards d'euros, le gouvernement aurait dû présenter des mesures alternatives avant la fin du mois de juin mais, tout en réaffirmant son engagement à ramener le déficit public à 4% du PIB cette année, il a préféré attendre le verdict de la justice concernant d'autres coupes actuellement en vigueur.

En dépit des trains de mesures de rigueur successifs, les syndicats peinent à mobiliser les Portugais, qui étaient moins nombreux à manifester samedi au coeur de Lisbonne qu'à se promener tout près de là à l'occasion d'une «fête de la campagne» organisée par une chaîne de supermarchés.