Des analyses ADN ont confirmé la piste d'un auteur unique pour les fusillades lundi à Paris au siège du journal Libération et dans le quartier d'affaires de la Défense, a indiqué mercredi à l'AFP le procureur de Nanterre, Robert Gelli.

La prise d'otage d'un automobiliste le même jour vers l'avenue des Champs-Élysées a également le même auteur, a précisé le procureur.

«L'ADN mis en évidence sur les douilles libérées à Libération et à la Société Générale (à la Défense) ainsi que sur la portière passager du véhicule de l'otage est le même. L'hypothèse d'un auteur unique est donc confirmée», a-t-il déclaré.

Les deux enquêtes conjointes ouvertes par les Parquets de Paris et de Nanterre (ouest de Paris, dont dépend le quartier de la Défense) vont donc être prises en charge par le procureur de Paris «saisi des faits les plus graves commis au siège de Libération», a indiqué Robert Gelli.

Toutefois, même si les tests ADN confirment la piste d'un même homme, «il n'y a pas eu d'identification à ce stade du tireur via le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG)», a ajouté M. Gelli, qui n'a pas donné d'autre précision.

La police recherchait toujours activement mercredi cet homme, comptant pour l'identifier sur la diffusion la veille d'une nouvelle photo, mais aussi sur les analyses d'ADN et les centaines de réponses à l'appel à témoins lancé la veille.

La brigade criminelle de la police judiciaire (PJ) avait déjà reçu et pris en compte mardi soir 692 appels, ayant fourni 273 renseignements alors «en cours d'exploitation», selon la police parisienne. Trois personnes, selon la même source, ont été conduites dans des commissariats pour des «vérifications complémentaires». Mais aucun de ces contrôles n'a donné lieu à une garde à vue.

Le suspect âgé de 35 à 45 ans, de type européen, est soupçonné d'être aussi l'auteur d'une agression vendredi au siège de la chaîne d'information en continu BFMTV.

Lundi, armé d'un fusil à crosse et canon sciés, il avait enchaîné l'attaque à Libération, blessant grièvement un aide-photographe, puis des tirs à La Défense qui n'ont pas fait de blessé. Dans la foulée, un automobiliste a témoigné qu'un «individu armé l'avait pris en otage» pendant près de 20 minutes, le contraignant à le déposer aux Champs-Élysées.