Des milliers d'étudiants britanniques ont défilé mercredi à Londres sous étroite surveillance policière pour protester contre l'augmentation des frais d'inscription et le chômage des jeunes.

Le défilé, encadré par un important dispositif policier pour éviter les débordements des manifestations étudiantes fin 2010, n'a cependant pas fait le plein par rapport au mouvement de 2010, quand 50.000 personnes avaient défilé au moment du vote de la loi sur l'augmentation des droits universitaires.

Mercredi, environ 10 000 étudiants ont manifesté sous la pluie, selon les organisateurs National Union of Students (NUS). La police n'a pas avancé de chiffres.

De brefs accrochages ont opposé la police et une minorité de manifestants à proximité du parlement, mais la manifestation s'est ensuite poursuivie de façon pacifique.

«L'éducation est un droit, pas un privilège», «Arrêtez de jouer avec notre avenir», pouvait-on lire sur des pancartes du cortège, au dessus duquel flottaient aussi des drapeaux palestiniens en soutien à Gaza.

Les manifestants protestaient aussi contre l'absence de perspective professionnelle. «Rien n'a été fait pour aider la jeunesse à trouver des emplois», a déclaré à l'AFP Jack Everet, étudiant en politique.

«Dans deux ans, on va sortir de la fac et on ne pourra pas avoir de travail. C'est comme ça que ça se passe maintenant, comme partout en Europe», a ajouté John Corrun, qui étudie la sociologie et la politique.

La manifestation s'est terminée précipitamment, le président du NUS Liam Burns étant hué et la cible de jets d'oeufs, illustration des divisions au sein du syndicat.

L'augmentation des frais d'inscription est entrée en vigueur à la rentrée 2012: les deux-tiers des universités ont accru les droits, avec une moyenne de 8500 livres (13 500 dollars) par an contre 3.300 livres auparavant. Quelque 963 000 jeunes âgés de 16 à 24 ans sont actuellement au chômage au Royaume-Uni: ils représentent 20,7% des chômeurs, alors que le taux de chômage est de 7,8%.