Après six mois de silence, l'ancienne première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, a accordé une entrevue exclusive au magazine «Elle» à paraître vendredi, dans laquelle elle revient sur la campagne présidentielle, la défaite de son mari et la vie après l'Élysée. Elle prodigue aussi quelques conseils à celle qui lui a succédé, Valérie Trierweiler.

«Je ne me permettrais pas de donner des conseils à quiconque, je ne parle que de mon expérience, mais il me semble qu'il est plus simple d'être l'épouse légitime du chef de l'État que sa compagne», explique l'ancienne mannequin. «Peut-être que je me trompe et que leur choix est moderne, mais pour ma part, j'ai senti un apaisement véritable (...) lorsque j'ai épousé Nicolas», affirme-t-elle dans cet entretien.

La mannequin devenue chanteuse, qui a mis sa carrière entre parenthèses durant le mandat de son mari, revient aussi sur le choix de Mme Trierweiler de rester journaliste durant la présidence de François Hollande, le qualifiant de «complexe et difficile». «Même culturel, le journalisme est censé être un contre-pouvoir, c'est même une de ses missions, il me semble», affirme Carla Bruni-Sarkozy.

Interrogée sur l'avenir politique de son mari, sujet de nombreuses spéculations, elle a jugé son retour «peu probable», même si elle se dit «encore stupéfaite que les Français se soient privés de lui, de son énergie, de sa vision, de son courage, de son humanité, de son intelligence et d'une volonté comme les siennes».

«Mais ce qui m'a bouleversée, c'est la façon dont il a expliqué les choses aux enfants le 6 mai au soir. Il leur a dit: "Il est important de connaître l'échec dans la vie, il est primordial de savoir y faire face, il y a quelque chose de grand dans l'acceptation de l'échec, quelque chose de beau"», se souvient Carla Bruni-Sarkozy, dont la photo, tout sourire, fait la une de l'hebdomadaire féminin.

Alors que sa fille Giulia vient de fêter son premier anniversaire, l'ex-première dame avoue aussi avoir été «blessée par les attaques personnelles», sur son physique par exemple, durant la campagne. «Je trouve limite qu'on utilise ces arguments dans le combat politique. Après une grossesse, on est épuisée, surtout à 43 ans. Je ne m'attendais pas à la clémence, mais pas non plus à cette cruauté», dit-elle.

«Ça a été une période difficile: je voulais soutenir mon mari pendant sa campagne et, en même temps, je ne voulais pas sortir, je ne voulais pas qu'on me prenne en photo, j'avais envie de pleurer de fatigue, j'étais fragile. Je n'étais heureuse qu'en famille et le contraste entre la douceur de la vie à la maison avec le bébé et la brutalité du monde extérieur a été violent», se souvient Carla Bruni, qui explique vouloir clore un chapitre de sa vie maintenant qu'elle peut de nouveau s'exprimer «librement».