Le candidat socialiste à la présidentielle française François Hollande a demandé à être reçu par Angela Merkel, a déclaré mardi son conseiller spécial, après que la chancelière allemande a apporté officiellement son soutien au président sortant Nicolas Sarkozy.

«Oui, il l'a demandé. Il suffit de faire passer le message. Moi-même, je l'ai fait passer», a indiqué Jean-Marc Ayrault à la radio RTL, sans plus de précisions sur la façon dont cette demande d'entretien a été transmise.

«Maintenant, c'est à la chancelière de décider (...) Je pense que cela serait utile qu'elle le reçoive pour discuter» avant l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai prochains, scrutin dont M. Hollande est le grand favori, a poursuivi Jean-Marc Ayrault.

Il a minimisé les propos tenus lundi à la télévision par la chancelière allemande, qui avait éludé une question sur la possibilité d'une telle rencontre, dans une interview croisée avec M. Sarkozy diffusée dans la soirée sur les chaînes France 2 et ZDF.

«Elle a dit très clairement qu'il n'y avait pas de décision de prise», a-t-il dit.

Lundi soir, Mme Merkel a affirmé qu'elle soutenait «Nicolas Sarkozy sur tous les plans» et a évité de se prononcer sur le souhait d'une rencontre avec elle émis par François Hollande. «Ce n'est pas encore décidé», a-t-elle dit.

Selon Jean-Marc Ayrault, Nicolas Sarkozy «essaie d'instrumentaliser la relation franco-allemande», alors qu'il est en position de «faiblesse» en raison des difficultés économiques et budgétaires actuelles.

«Ce n'est pas une relation équilibrée» et on n'y remédie pas «par une sorte d'alignement», a-t-il estimé.

François Hollande propose, s'il est élu, «à la fois la maîtrise des comptes publics (...) et en même temps, il veut que l'on relance la croissance. Il faut en discuter avec Mme Merkel», a ajouté le député socialiste.

François Hollande réservera à Berlin son premier déplacement à l'étranger, s'il est élu, a redit M. Ayrault.