Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi n'a aucune intention de démissionner malgré l'embarras suscité par la multiplication de révélations compromettantes dans un scandale sexuel, a estimé son dauphin désigné, le secrétaire général de son parti Angelino Alfano.

«Berlusconi n'a pas du tout envie de démissionner», a déclaré M. Alfano en clôturant un meeting de trois jours du parti du Cavaliere, Peuple de la liberté (PDL), à Cortina d'Ampezzo.

M. Alfano a souligné que le gouvernement «a un mandat de cinq ans comme le prévoit la Constitution», impliquant que le terme naturel du troisième mandat exercé par M. Berlusconi est 2013.

La Constitution «prévoit seulement deux cas de figure pour mettre un terme à la législature: la démission du premier ministre ou un vote de censure au Parlement», a-t-il dit, en soulignant que le gouvernement a obtenu sans difficulté la confiance du Parlement cette semaine.

L'exécutif avait en effet choisi ce type de scrutin pour faire adopter son deuxième plan de rigueur en trois mois.

M. Alfano s'est en outre dit «convaincu que (la droite) peut gagner les élections de 2013» mais a jugé nécessaire de «parler aux non-votants et aux indécis pour leur expliquer (son) projet et dire ce que ferait à l'inverse la gauche».

Il a lancé un appel à la mobilisation des militants du PDL, estimant que «ceux qui n'y croient pas doivent rester en touche sur le bord du terrain» car «nous n'avons pas besoin de gens qui demandent à l'avance un fauteuil».

Samedi, l'opposition avait unanimement demandé la démission de M. Berlusconi après la publication par les journaux d'écoutes téléphoniques plus embarrassantes les unes que les autres.

Même s'il ne fait pas l'objet de poursuites, M. Berlusconi est au coeur de deux nouvelles procédures judiciaires, l'une à Bari et l'autre à Naples, basées sur ces écoutes.

À Bari, huit personnes dont l'entrepreneur Gianpaolo Tarantini sont poursuivies pour avoir fait se prostituer des jeunes femmes avec le Cavaliere en 2008/2009 afin d'obtenir des contacts haut placés et des contrats avec des géants du secteur public comme Finmeccanica (armement, ferroviaire).

À Naples, le parquet veut entendre M. Berlusconi comme «victime» dans une enquête visant M. Tarantini et le directeur d'un journal de parti, Valter Lavitola, soupçonnés d'avoir extorqué 850.000 euros au Cavaliere pour mentir aux magistrats-enquêteurs de Bari.