L'ancien président Jacques Chirac épingle dans le second tome de ses Mémoires (Le temps présidentiel, Editions NiL) Nicolas Sarkozy, un homme «nerveux, impétueux ne doutant de rien et surtout pas de lui-même».

Deux hebdomadaires français, Le Nouvel Observateur et Le Point, publient dans leurs éditions de cette semaine, des morceaux choisis de cet ouvrage. Ce second tome rompt avec le premier Chaque pas doit être un but où l'ancien chef de l'État, qui retraçait sa vie depuis sa naissance en 1932 jusqu'à son accession à la présidence de la République en 1995, n'était guère acerbe vis-à-vis de son successeur.

L'ancien président garde notamment un souvenir aigre de déclarations de Nicolas Sarkozy ironisant sur les amateurs de Sumo et dénigrant le Japon, deux de ses passions, des «petites phrases provocantes décochées contre moi par un ministre en fonction qui s'exprime à sa guise, sans se soucier de ménager le chef de l'État».

«Mais réagir à cela, du moins en public, ne pouvait que conduire à un affrontement auquel, je persistais à le penser, il n'eût pas été digne pour le président de la République de se prêter», écrit M. Chirac.

Au lendemain du premier tour de la présidentielle de 2002, Jacques Chirac estime que «Nicolas Sarkozy paraît le mieux préparer à occuper la fonction» de Premier ministre mais il y renonce car, écrit-il, «il subsiste trop de zones d'ombres et de malentendus» entre eux.

M. Chirac reconnaît néanmoins «une qualité indéniable à son successeur: celle d'avancer toujours à découvert» et d'avoir à peine dissimulé, alors qu'il était au gouvernement, «ses ambitions présidentielles».