Les Etats-Unis se détournent de l'Europe, a averti la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton dans une série de rapports présentés mercredi à un sommet de l'UE, où elle propos de lancer des «coopérations triangulaires» impliquant Pékin et Washington.

«L'Europe n'est plus la principale préoccupation stratégique de la politique étrangère américaine. Les Etats-Unis cherchent de plus en plus de nouveaux partenaires avec lesquels évoquer les anciens et nouveaux problèmes», estime un de ces rapports, obtenu par l'AFP et présenté par Mme Ashton aux dirigeants européens réunis à Bruxelles.

Le document appelle les Européens à faire preuve de davantage de «confiance en soi» et «d'unité».

«Quand nous sommes un partenaire efficace et sur lequel on peut compter, les Etats-Unis nous prennent au sérieux. A l'inverse, si nous promettons trop et si nos résultats sont en-deçà, si nous accordons plus d'importance à la procédure qu'à la substance ou si nous ne savons pas ce que nous voulons, les Etats-Unis tourneront leur attention ailleurs», avertit ce rapport.

«Les Etats-Unis ont identifié le besoin d'un engagement accru avec l'Asie et il y a un risque qu'ils considèrent l'UE comme un partenaire moins significatif compte tenu de notre faiblesse stratégique relative là-bas», souligne-t-il.

«Pour obtenir des résultats durables, nous avons besoin de construire des relations efficaces avec d'autres partenaires», propose l'UE.

«Nous devons aller au-delà du prisme bilatéral et voir les connections entre les partenaires stratégiques. Cela pourrait aussi conduire à une coopération triangulaire», propose le document.

Selon un diplomate européen, Mme Ashton propose notamment d'organiser «des rencontres trilatérales entre l'UE, la Chine et les Etats-Unis».

Fin novembre à Lisbonne, le président américain Barack Obama et les responsables de l'Union européenne s'étaient rencontrés pour une réunion-éclair dans l'ombre d'une série de sommets de l'Otan, après un rendez-vous manqué au printemps à Madrid, annulé par le président américain.

Les Européens avaient à l'époque interprété cette annulation comme l'illustration d'un manque d'intérêt de Barack Obama pour l'Europe.