Le directeur d'une école en Flandre (nord de la Belgique) s'est défendu vendredi d'organiser un système d'«apartheid» dans son établissement, après que la presse eût révélé que les élèves flamands et ceux d'origine étrangère étaient placés dans des classes différentes.

Deux classes de l'école primaire Onze-Lieve-Vrouw de Lokeren, une ville située entre Anvers et Gand, ne comptent que des élèves «allochtones» (étrangers ou belges d'origine étrangère), tandis que les élèves «autochtones» sont regroupés dans une autre classe, a reconnu son directeur, Luc Audenaert, confirmant une information de la télévision locale TV Oost.

Réfutant avoir mis sur pied un système d'«apartheid», M. Audenaert explique le regroupement des élèves flamands par le souci d'éviter qu'ils ne quittent l'école, qui compte déjà quelque 70% d'enfants d'origine étrangère.

Sans cette mesure, «il n'y aurait eu que deux ou trois enfants flamands dans certaines classes et nous voulions éviter cela», a-t-il dit, selon l'agence Belga.

Il précise que, pour lui, «les enfants allochtones sont aussi flamands que les Flamands», mais que quelques parents d'élèves «flamands» ont demandé que leurs enfants soient regroupés avec les amis qu'ils fréquentent en dehors de l'école.

S'ils partent, alors cela renforcerait encore la «ghettoïsation» de l'école, estime le directeur.

Le ministre de l'Enseignement de la Flandre, Pascal Smet, a décidé d'ouvrir une enquête, mais a déjà affirmé qu'il lui paraît «évident que les enfants doivent être mélangés, quelle que soit leur origine», rapporte le journal Het Laatste Nieuws.

Certains parents d'enfants «allochtones» sont mécontents: «Ma fille est dans une classe avec de nombreuses nationalités. Comment peut-elle encore apprendre à parler un bon néerlandais», s'est demandé l'une d'entre elles, Guney Hulya, cité par Het Laatste Nieuws.

Le Centre pour l'Égalité des Chances et la Lutte contre le Racisme, un organisme public, a décidé de rencontrer la direction de l'établissement avant de se prononcer.