Le parti libéral-démocrate du vice-Premier ministre britannique Nick Clegg, accusé d'avoir sacrifié des promesses de campagne pour former une coalition avec les conservateurs, connaît une forte baisse de popularité, selon un sondage publié dimanche dans le Sunday Times.

Le capital de sympathie des électeurs britanniques pour les «lib-dems», déjà bien entamé après le vote fin juin d'un programme d'austérité, a fondu de moitié entre l'élection du 6 mai et maintenant, à 12% contre 24%, selon l'enquête de l'institut YouGov. Il s'agit pour le parti de son score le plus faible depuis 2007.

Cette désaffection s'explique essentiellement par la dégringolade de la cote de popularité de Nick Clegg, qui ne recueille plus que 8% d'opinions positives contre 72% en avril - un chiffre alors proche de ceux que connaissait Winston Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale -, souligne le journal.

Le parti conservateur du Premier ministre David Cameron gagne, lui, cinq points de pourcentage par rapport aux législatives, à 42% d'opinions favorables, talonné par le parti travailliste, principale formation d'opposition, qui gagne huit points, à 38%.

Les lib-dems, une formation de centre-gauche, se sont alliés aux conservateurs (droite) du Premier ministre David Cameron après que ces derniers eurent échoué à réunir une majorité absolue aux dernières législatives.

De nombreux observateurs ont aussitôt douté de la longévité de ce couple souvent jugé improbable, tellement Nick Clegg avait combattu les tories sans ménagement lors de la campagne.

Nick Clegg a notamment été critiqué pour avoir plaidé pendant la campagne des législatives contre une réduction des dépenses publiques puis formé un gouvernement de coalition qui taille à la hache dans les comptes publics et dont le secrétaire d'État au Cabinet Office, Francis Maude, a estimé vendredi qu'il était «plus radical que Thatcher».

Margaret Thatcher, Premier ministre pendant onze ans à partir du 4 mai 1979, a profondément divisé les Britanniques par ses réformes radicales, ce qui lui a notamment valu le surnom de «Dame de Fer».

Le sondage a été réalisé les 29 et 30 juillet sur l'internet auprès de 1 885 personnes de plus de 18 ans.