La Russie et la Bulgarie ont signé samedi un accord crucial pour la construction du gazoduc russo-italien South Stream sous la Mer noire qui permettrait à Sofia de sécuriser ses approvisionnements en gaz, a rapporté l'agence officielle BTA.

Le ministre bulgare de l'Économie et de l'Énergie, Traicho Traikov, et le ministre russe de l'Énergie, Sergueï Chmatko, réunis dans la station balnéaire de Varna (est), sur la Mer noire, ont signé une «feuille de route» destinée à accelérer la mise en oeuvre du projet de gazoduc, selon la même source.

Le Premier ministre bulgare, Boyko Borisov, était également présent, selon BTA.

Le document définit notamment un calendrier pour l'étude de faisabilité du gazoduc de 900 kilomètres destiné à acheminer 63 milliards de mètres cube de gaz russe vers l'Italie et la Grèce, en passant sous la mer Noire et en évitant l'Ukraine.

Le document prévoit que l'étude de faisabilité et la création de la coentreprise chargée de la construction du tronçon bulgare, soient effectifs en février 2011, a dit vendredi soir M. Traikov à des journalistes en marge de la rencontre qui doit durer deux jours.

La Bulgarie a toujours assuré son intérêt pour South Stream, qui réunit le russe Gazprom, l'italien Eni, ainsi que pour son concurrent européen Nabucco qui doit contourner la Russie. Mais les discussions avec Moscou achoppaient sur la question de la propriété du tronçon bulgare.

Grâce à l'accord de samedi, Sofia, dont les contrats d'approvisionnement en gaz russe prennent fin en 2011 et 2012, espère ainsi sécuriser son approvisionnement.

La Bulgarie dépend quasiment à 100 pour cent des livraisons russes, via l'Ukraine, pour sa consommation annuelle estimée à 3 milliards de mètres cubes. Le pays a été durement frappé lorsqu'un conflit sur les prix en janvier 2009 qui avait conduit à une interruption totale des livraisons de gaz russe via l'Ukraine pendant près de deux semaines.