Près des deux tiers des Allemands (62%) pensent qu'après le fiasco de la présidentielle, le gouvernement d'Angela Merkel «ne tiendra plus longtemps», selon un sondage de l'Institut Infratest-dimap pour la chaîne de télévision publique ARD.

Quelque 68% des Allemands qualifient d'«affront» pour Mme Merkel le fait que son candidat à la présidence Christian Wulff n'ait été élu mercredi qu'au troisième tour de scrutin, alors que la coalition CDU-CSU-FDP disposait en théorie d'assez de voix pour qu'il passe dès le premier.

Pour plus de trois quarts des Allemands (77%), «Angela Merkel n'a plus vraiment en mains sa coalition» et seuls 31% croient que «maintenant, après l'élection d'un nouveau président, le gouvernement va réussir à prendre un nouveau départ».

Edmund Stoiber, baron de la CSU (aile bavaroise de la CDU de Mme Merkel), a comparé la coalition gouvernementale à l'équipe de France de football qui a rapidement quitté le Mondial 2010 après une débâcle sportive sur fond de déchirements entre joueurs, encadrement ou autorités qui en ont fait un drame national.

Une équipe «d'excellents joueurs individuels (...) ne pourra pas fonctionner», a lancé M. Stoiber dans une interview télévisée jeudi soir.

Du côté des partis politiques, l'opposition récolte au total 57% des intentions de vote dans le sondage pour ARD: 30% pour le SPD -son meilleur score depuis février 2008-, 17% pour les Verts et 10% pour la gauche radicale Die Linke.

À eux deux, le SPD et les Verts, qui ont gouverné l'Allemagne ensemble sous le chancelier Gerhard Schröder (1998-2005), atteignent 47% des intentions de vote, un record depuis octobre 2002. Une alliance avec Die Linke pour former un gouvernement est toutefois utopique notamment en raison de relations plus que tendues et de divergences de fond.

Quant à la coalition de Mme Merkel, elle totalise 38% des suffrages: 33% pour les conservateurs CDU-CSU et 5% pour les libéraux du FDP.

Ce sondage a été effectué mercredi et jeudi, soit en partie pendant le psychodrame de l'élection présidentielle qui a été la plus longue de l'histoire de la République fédérale avec trois tours de scrutin étalés sur neuf heures.