La justice belge a refusé vendredi de confirmer que les tombes de deux cardinaux à Malines (nord) avaient été «violées» lors d'une perquisition policière jeudi comme s'en indigne le Vatican, se bornant à admettre l'ouverture d'un caveau.

«Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'un caveau a été ouvert», a déclaré Estelle Arpigny, une porte-parole du parquet de Bruxelles, qui a ordonné une enquête sur de possibles nouveaux actes pédophiles commis par des ecclésiastiques.

Le porte-parole de l'archevêché de Malines-Bruxelles, le père Eric de Beukelaer, avait précisé auparavant que «les tombes des cardinaux Suenens et Van Roey avaient été forées et qu'une caméra y avait été introduite afin apparemment de vérifier si des documents y étaient cachés» en rapport avec des affaires de pédophilie impliquant le clergé catholique.

Interrogée sur la réalité de ces forages, Mme Arpigny a refusé tout commentaire.

Successeur de ces deux cardinaux qui étaient eux aussi archevêques de Malines-Bruxelles, l'actuel chef de l'Eglise catholique de Belgique, Mgr André-Joseph Léonard, a jugé vendredi «un peu étonnant» le déroulement des perquisitions jeudi au sein de son institution.

«La justice fait son travail et elle avait le droit de perquisitionner. J'ai néanmoins trouvé un peu étonnant que cela aille jusqu'à forer dans les tombes archiépiscopales et que tous les évêques aient été enfermés jusqu'au soir», a-t-il déclaré.

Le Vatican a de son côté exprimé vendredi dans un communiqué son «indignation» face à la «violation des tombes» des deux archevêques.

La secrétairerie d'État «exprime sa vive stupeur pour les modalités selon lesquelles ont été effectuées certaines perquisitions par les autorités judiciaires belges» et «son indignation pour la violation des tombes des cardinaux Jozef-Ernest Van Roey et Léon-Joseph Suenens», selon le communiqué.