Les Albanais ont élu dimanche leur parlement pour les quatre prochaines années, un scrutin qui était surveillé de près par l'Union européenne car de son bon déroulement dépendent pour beaucoup les avancées du pays vers l'UE.

Les bureaux de vote ont fermé à 19H00 (13H00 HAE) et les premiers résultats préliminaires devraient être connus dans le courant de la journée de lundi.

Le président de la Commission électorale centrale, Arben Ristani, avait estimé dimanche en fin d'après-midi devant la presse que le scrutin se déroulait «normalement».

«De petits problèmes liés à des questions matérielles élémentaires, comme le manque de marqueur à l'encre pour s'assurer que les gens ne votent pas deux fois, ont été rapidement résolus», a précisé M. Ristani.

«Jusqu'ici, dans l'état de nos connaissances, il y a eu moins de problèmes (pendant ces élections) qu'aux scrutins précédents», avait déclaré dimanche après-midi à l'AFP le responsable de l'OSCE à Tirana, Robert Bosch.

Selon la Commission électorale centrale, le taux de participation s'établissait à 16H00 (10H00 HAE) entre 40 à 45% des électeurs, en fonction des villes.

Le Parti socialiste (opposition), par l'intermédiaire de son porte-parole, Armela Imeraj, a dénoncé toutefois des «intimidations» à l'encontre des électeurs en vue de les obliger à voter pour les Démocrates (au pouvoir).

Un haut responsable du parti socialiste, Fatmir Xhafaj, a annoncé l'intention de son parti de «mettre en évidence toutes les irrégularités» du scrutin.

«C'est un scrutin calme et correct et l'intérêt des Albanais pour le scrutin est assez élevé», a assuré Erla Mehilli, un porte-parole du Parti démocratique.

Le chef du Mouvement de l'Intégration socialiste, Ilir Meta, avait estimé quant à lui que tout se passait «normalement».

L'ambassadeur des États-Unis à Tirana, John Withers, a appelé pour sa part les électeurs à ne pas craindre d'aller voter, les appelant aussi à être «très patients dans l'attente des résultats».

«Le dépouillement peut demander un peu de temps et les gens ne doivent pas présumer de son résultat» de façon précipitée, a ajouté M. Withers.

Environ 3,1 millions d'électeurs étaient appelés à élire pour quatre ans 140 députés, parmi 3853 candidats appartenant à 34 partis et quatre coalitions politiques.

Le Parti démocratique de Sali Berisha, et le Parti socialiste et son chef de file, Edi Rama, étaient au coude à coude dans les derniers sondages, avec toutefois un léger avantage au Parti démocratique.

L'Union européenne a souvent rappelé l'importance de ce scrutin pour les perspectives européennes de l'Albanie. Tirana a déposé fin avril sa candidature à l'entrée dans l'UE.

450 observateurs étrangers et 5000 Albanais surveillaient le scrutin.

Depuis la chute de la dictature communiste au début des années 1990, les élections ont été marquées par des irrégularités, des contestations, voire de violents incidents.

À la demande de l'Union européenne, l'Albanie a adopté en novembre une nouvelle loi électorale, et les électeurs avaient été invités à se doter de nouvelles cartes d'identité, pour mettre fin aux fraudes et aux contestations.

Le ministère albanais de l'Intérieur a cependant reconnu mardi dernier qu'il y avait encore au moins 256 794 des 3,1 millions d'électeurs qui ne disposaient d'aucun document d'identité sécurisé leur permettant de voter.