La police allemande a identifié quelque 9.000 pédophiles présumés dans le monde, dont un millier en Allemagne, qu'elle soupçonne d'avoir téléchargé ou diffusé depuis leur ordinateur des vidéos pédopornographiques, a-t-elle annoncé jeudi.

Cette opération a été réalisée à l'aide d'un logiciel spécial, permettant aux enquêteurs de surveiller le web 24 heures sur 24, a expliqué la police criminelle du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) dans un communiqué.

En quatre mois, les enquêteurs spécialisés «ont constaté plus de 1.000 connexions à l'internet en Allemagne, par le biais desquelles des images pédopornographiques ont été diffusées».

Concernant les connexions enregistrées depuis des adresses IP hors d'Allemagne, «8.000 signalements ont été transmis à 91 pays», précise la police allemande.

«D'après de premières informations qui nous sont revenues de l'étranger, les investigations y ont conduit à l'interpellation d'autres suspects», indiquent les enquêteurs, qui citent notamment le Brésil, le Canada, la Moldavie, la Nouvelle-Zélande, l'Autriche, la Suisse et les Etats-Unis.

En Allemagne même, des centaines de perquisitions ont été menées, qui ont donné lieu à la saisie de plus de 500 ordinateurs et 43.000 supports de données. La plupart des suspects ont été laissés en liberté, dans l'attente de suites judiciaires.

Dans un cas toutefois, «l'enquête a permis de mettre fin à des abus sexuels sur de jeunes enfants». Selon la police criminelle de Basse-Saxe (nord), il s'agissait de deux enfants de 7 et 11 ans. Leur tortionnaire présumé, un homme d'une quarantaine d'années, membre de leur famille, est en détention provisoire.

Cette annonce survient alors que la police criminelle allemande doit signer vendredi un accord avec cinq fournisseurs d'accès à l'internet, par lequel ceux-ci s'engageront à rendre plus difficile l'accès à certains sites, dont la liste leur sera fournie par la police.

L'initiative est d'ores et déjà critiquée par des associations de défense des libertés, qui craignent l'instauration d'une censure de l'internet.