Sous le choc après la mort de 22 de ses habitants dans un incendie meurtrier, la petite ville polonaise de Kamien Pomorski tentait mardi de trouver l'explication du drame et de soigner ses blessures.

Sur le terrain du foyer, une équipe de pompiers fouillait les décombres. Il s'agit d'une commission spéciale chargée de déterminer les causes de l'incendie restées pour l'instant inconnues.

Selon les premiers indices, le foyer ne respectait pas entièrement les normes de sécurité. Un rapport complet ne devrait cependant pas voir le jour avant de longs mois.

«Nous devons savoir s'il y a danger dans d'autres bâtiments du même genre. Il nous faut quelques semaines de calme pour dresser un rapport et prendre des décisions adéquates», a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Grzegorz Schetyna.

Il a cependant assuré que le bâtiment ravagé par le feu avait fait l'objet de «contrôles systématiques» en matière de sécurité.

«Selon les informations dont nous disposons, il y a vingt-deux morts. Nous recherchons une personne, une jeune femme qui habitait le foyer», a déclaré Bronislaw Karpinski, maire de Kamien Pomorski, petite ville de dix mille habitants du nord-ouest de la Pologne.

L'incendie du foyer de Kamien Pomorski est le plus meurtrier en Pologne depuis celui d'un asile pour malades mentaux à Gorna Grupa (nord-ouest), où 55 personnes avaient péri en 1980.

Sept personnes, dont un enfant de huit mois restaient toujours hospitalisées mardi matin. Leurs jours ne sont pas en danger.

Les rescapés ont été pris en charge par leurs familles ou les autorités. Des psychologues et des bénévoles se sont relayés toute la nuit auprès d'eux.

«Il était très difficile d'entrer en contact avec les sinistrés hier. Ils étaient sous le choc ou dormaient après avoir pris des calmants», explique Edyta Tkacz, pédagogue du centre d'aide familiale de Kamien Pomorski qui coordonne le travail du centre de soutien psychologique.

«Le véritable travail ne commencera qu'aujourd'hui et durera de longues semaines, des mois entiers», ajoute-t-elle.

Restée jusqu'à 04HOO du matin au centre de soutien psychologique, elle a tenté d'aider, par téléphone, les personnes traumatisées par l'incendie. «J'ai discuté avec des témoins directs, mais également avec des gens de l'autre bout du pays choqués par le drame», explique-t-elle.

L'aide pratique s'organise également. Des habitants de Kamien Pomorski et des villes voisines affluent massivement avec des dons. La salle du centre de crise est remplie pratiquement jusqu'au plafond de sacs de vêtements, couvertures ou jouets. Dans une autre salle, des centaines des kilogrammes de nourriture: du pain, des pâtes, des boissons ou encore des conserves.

«J'ai apporté ce que j'avais sous la main, des jus de fruits, de l'eau minérale. On ne peut pas les laisser sans aide», lance Miroslaw Koroch, la cinquantaine.

«Il y a quelques années, mon frère a réussi à se sauver d'un incendie, je sais ce que cela veut dire lorsqu'on perd tout ce qu'on possède. Ici, ils ont surtout perdu leurs proches. C'est inimaginable», raconte-t-il.

Pour parer au plus pressé, les autorités locales ont commencé mardi la distribution d'une première aide financière aux survivants. Des logements temporaires ont été mis à leur disposition en attendant la construction d'un nouveau foyer.

«Nous travaillons sans cesse pour qu'un bâtiment puisse être construit le plus rapidement possible et que les familles retrouvent leur chez-soi», a déclaré le maire de la ville. Le ministère des Finances a débloqué un million de zlotys (220.000 euros) pour les rescapés.