Londres a été le théâtre de manifestations survoltées hier. Environ 5000 personnes ont envahi le quartier des affaires de la capitale pour protester contre le G20. Des bureaux de la banque RBS (Royal Bank of Scotland) ont été vandalisés malgré une forte présence policière. Plus de 30 manifestants ont été arrêtés. Et un manifestant est mort après être tombé sans connaissance. Les circonstances de sa mort n'ont pas été précisées au moment de mettre sous presse.

La manifestation avait pourtant débuté dans une bonne ambiance dans la City, le quartier des affaires. Les participants, surtout dans la vingtaine, suivaient bruyamment quatre marionnettes censées représenter les cavaliers de l'Apocalypse.

 

Un groupe transportait un gros canari sur une civière avec l'enseigne «Canary Wharf: 1990-2009», faisant référence à un autre quartier d'affaires de Londres.

Dave Thorn avait en main le drapeau communiste. «Je suis ici, car je veux un système plus équitable qui ne mettra pas l'argent avant les humains», dit le socialiste de 29 ans.

Le cortège s'est regroupé devant la Banque d'Angleterre, vers midi, en scandant des slogans. La plupart des commerces avaient recouvert leur entrée de contreplaqué. Les travailleurs de la City avaient reçu la consigne de s'habiller de façon décontractée pour ne pas être la cible de militants.

Des primes salées

Luke Lee avait revêtu un polo noir au lieu de la chemise. «Je les comprends. Certaines primes, cette année, étaient trop salées compte tenu de la crise. C'est le gouvernement qui devrait gérer les banques», a dit le courtier d'assurances.

L'atmosphère a commencé à chauffer vers 13 h. Plusieurs jeunes masqués de passe-montagne ont marché vers les policiers qui barraient l'accès à la banque RBS. L'institution a été nationalisée au coût de 20 milliards de livres sterling (36,4 milliards de dollars) l'automne dernier par le gouvernement britannique.

«Nous voulons saccager des banques sans faire de mal à personne», dit Dave, anarchiste recouvert d'une cagoule.

Pendant ce temps, la foule scandait «Pillez les banques!» et la tension était à couper au couteau.

Malgré une opération policière de près de 13 millions de dollars pour veiller à la sécurité du G20, les policiers ont rapidement été débordés. Ils ont dû laisser les manifestants accéder à la succursale de la banque RBS, qui n'avait pas été barricadée.

Quelques minutes plus tard, des fenêtres ont été fracassées et une vingtaine de personnes se sont introduites dans la banque sous les cris. Certains sont ressortis avec du matériel de bureau.

L'intervention de la police montée et d'une nouvelle unité antiémeute a fini par calmer les ardeurs militantes.

Non sans brutalité. Plusieurs manifestants ont été roués de coups. Neil Caffrey, 45 ans, saignait de la tempe après avoir été frappé par un bâton télescopique.

«J'étais devant le cordon policier et la foule poussait derrière moi. Un policier m'a assommé sans raison», dit l'homme sans emploi.

Des dizaines d'autres personnes auraient été blessées selon la presse britannique. Des affrontements ont eu lieu jusqu'en début de soirée hier.

Une autre manifestation exigeant le retrait des troupes de l'Afghanistan s'est déroulée dans le calme dans le secteur de Westminster, dans le centre de Londres.

Au moment de mettre sous presse, 32 arrestations avaient eu lieu. D'autres manifestations sont prévues aujourd'hui au centre de conférence où se tiendra le sommet.

 

Rapprochement

Les présidents Barack Obama et Dmitri Medvedev ont fait assaut de bonne volonté hier pour «remettre à zéro» les relations entre Moscou et Washington en annonçant le lancement de négociations ambitieuses sur une réduction de leurs arsenaux nucléaires. Pour leur première entrevue, à la veille du sommet du G20 à Londres, les deux leaders se sont également accordés pour augmenter la pression sur le programme nucléaire iranien, tandis que le président Obama a annoncé qu'il se rendrait à Moscou en juillet, à l'invitation du Kremlin.

La Maison-Blanche a par ailleurs fait savoir que le président américain ira aussi en Chine. La nouvelle a été annoncée après une rencontre entre M. Obama et son homologue chinois, Hu Jintao. AFP