L'Union européenne a échoué jeudi à trouver un accord avec la Russie et l'Ukraine pour rétablir les livraisons de gaz russe à l'Europe, invoquant le refus de Moscou d'accepter les modalités prévues pour le déploiement d'observateurs internationaux chargés de surveiller le transit.

Après une rencontre à Bruxelles avec le président de Gazprom, Alexeï Miller, le commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs a indiqué à l'AFP «qu'il n'y avait pas eu d'accord sur la date» de la reprise des approvisionnements aux pays européens.Le ministre tchèque de l'Energie Martin Riman, dont le pays préside l'UE et qui participait aux discussions, a confirmé peu après à la presse qu'il y avait eu un refus de la partie russe.

Après avoir signé un accord avec l'Ukraine sur le déploiement d'observateurs européens pour vérifier les volumes de gaz livrés par la Russie à l'Ukraine, la Commission a présenté une proposition à Gazprom, a-t-il expliqué.

«Les représentants de Gazprom ont refusé cette proposition», a indiqué M. Riman.

«Nous sommes déçus par cette position de la Russie. La partie russe n'a aucune raison de refuser cette proposition et de ne pas reprendre les livraisons de gaz russe vers les pays de l'UE», a-t-il ajouté.

Un accord avait été annoncé un peu plus tôt avec la partie ukrainienne pour y envoyer des observateurs, conformément aux demandes de la Russie, a-t-il par ailleurs confirmé.

M. Piebalgs a expliqué le blocage par une demande de la Russie d'avoir aussi des «observateurs russes» déployés en Ukraine pour surveiller le transit du gaz.

Depuis le début de la crise, Moscou accuse l'Ukraine de lui voler son gaz transitant vers l'Europe, ce que Kiev dément.

Le problème porte sur «des observateurs russes en Ukraine», a dit M. Piebalgs. Mais «cette question va je pense au-delà du mandat» de l'Union européenne, «il s'agit d'une question bilatérale entre l'Ukraine et la Russie» et cela doit être accepté de manière «bilatérale», a-t-il dit.

Côté russe, l'explication est différente: «L'Ukraine a fait échouer la signature de cet accord», a indiqué M. Miller, cité par l'agence Ria Novosti, «toute la responsabilité repose sur la partie ukrainienne», a-t-il accusé.

«Nous avions aujourd'hui la possibilité de reprendre les livraisons de gaz (vers l'Europe via l'Ukraine), mais cela ne s'est pas produit», a-t-il déploré.