Reçu vendredi à l'Elysée par Nicolas Sarkozy, le président vénézuélien Hugo Chavez a souligné que son homologue français avait évoqué la nécessité d'un «capitalisme régulé» et salué son initiative de proposer un sommet international sur la crise financière.

M. Chavez a dit avoir confié à Nicolas Sarkozy qu'il avait entendu son discours devant l'Assemblée générale des Nations unies mardi. Il y a «une phrase qui a attiré mon attention» sur la crise financière. «Monsieur Sarkozy parlait d'un capitalisme régulé (...) Nous nous proposons le socialisme. Mais cette idée me semble fort importante», a-t-il noté, dénonçant «l'idée perverse du marché qui réglerait tout».Hugo Chavez a également «applaudi» l'initiative du président français qui a invité mardi les dirigeants du G8 et des pays émergents à se réunir en novembre prochain afin de dégager de nouvelles règles pour encadrer le capitalisme mondial. Mais il a souhaité que cette réunion soit ouverte à l'Amérique du Sud ou l'Afrique notamment.

Evoquant le plan de sauvetage de l'industrie financière de 700 milliards de dollars proposé par l'administration Bush, il a dit craindre que «le remède ne soit pire que le mal», expliquant qu'alors que le médicament ne marche pas, ils veulent «tripler la dose» et veulent «tuer» le malade. «Le président des Etats-Unis (George W. Bush) n'a pas la moindre idée de ce qui se passe à l'heure actuelle.»

Sur le plan bilatéral, le président vénézuélien et son homologue français ont préparé la réunion ministérielle France-Venezuela des 2 et 3 octobre à Paris. «Nous voulons bâtir un véritable partenariat stratégique gagnant-gagnant», a-t-il dit, expliquant avoir discuté de transferts technologiques et de soutien énergétique du Venezuela.

Enfin, Hugo Chavez a tenu à «féliciter» Nicolas Sarkozy «de son leadership, de son action et son dynamisme international», saluant «son rôle de médiateur dans la crise du Caucase» entre la Géorgie et la Russie. «Le monde aujourd'hui a besoin de leaders qui fassent face aux problèmes, des leaders capables de s'asseoir et discuter en dépit des différences», a-t-il dit, épinglant comme à son habitude les Etats-Unis accusés de «harceler» la Russie.

Le président vénézuélien, dont Nicolas Sarkozy avait soutenu le rôle de médiateur pendant la captivité de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, libérée en juillet dernier par l'armée colombienne après plus de six ans de captivité aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). «Nous sommes très heureux de savoir que nous ne nous sommes pas réunis pour discuter des mesures à prendre pour assurer la libération d'Ingrid», a-t-il souligné, envoyant ses «salutations» à l'ex-otage.