Le gouverneur républicain de la Floride, Rick Scott, a promulgué vendredi une loi sur la sécurité dans les écoles imposant de nouvelles restrictions pour les armes à feu dans la foulée de la fusillade survenue en février dans une école secondaire de l'État, rompant officiellement avec la National Rifle Association (NRA), qui a immédiatement répliqué en déposant une poursuite.

La nouvelle loi a été adoptée au terme de trois semaines de lobbying intense à la suite de la tuerie à l'école Marjory Stoneman Douglas, les élèves ayant survécu au massacre et les familles des victimes ayant travaillé de concert pour persuader le gouvernement républicain de l'État de mettre en place des mesures visant à contrôler les armes à feu.

Entouré par des proches des 17 personnes tuées durant le drame survenu le jour de la Saint-Valentin, M. Scott a affirmé que la loi avait trouvé l'équilibre entre la nécessité de respecter les droits individuels et celle d'assurer la sécurité du public.

Tony Montalto, qui a perdu sa fille Gina dans la fusillade, a lu une déclaration rédigée par les familles des victimes disant que cette loi était le début d'un long combat pour prévenir les actes de violence dans les établissements scolaires et qu'ils avaient payé un fort prix pour obtenir cette avancée.

La loi ne va pas jusqu'à interdire les armes d'assaut comme l'exigeaient les survivants de la tuerie. Le tireur de l'école Marjory Stoneman Douglas a utilisé un fusil ressemblant à un AR-15.

La législation fait tout de même passer l'âge minimal légal pour acheter une arme de 18 à 21 ans, applique aux armes d'épaule la période d'attente de trois jours déjà imposée pour l'achat d'une arme de poing et interdit les crosses amovibles de mitraillage, qui permettent de transformer un fusil en arme automatique.

Elle a aussi créé un programme autorisant certains enseignants et autres membres du personnel scolaire à porter une arme après avoir suivi une formation à cet effet.

Rick Scott, qui a dit être encore membre de la NRA et assuré qu'il comptait le rester, a affirmé ne pas être convaincu de la pertinence de ce programme, mais a précisé qu'il n'était pas obligatoire.

La NRA a martelé que ces mesures «punissaient des propriétaires d'armes respectueux de la loi pour des actes criminels commis par un individu dérangé». L'organisation a rapidement réagi en lançant une poursuite visant à bloquer la disposition concernant l'âge minimal légal pour acheter une arme, soutenant qu'elle allait à l'encontre du Second amendement.