Avec ses menaces contre certains pays, le président américain Donald Trump risque de placer les États-Unis «sur le chemin de la Troisième Guerre mondiale», a estimé l'influent sénateur républicain Bob Corker, selon le New York Times.

«Il m'inquiète» et «il devrait inquiéter tous ceux qui aiment notre pays», a ajouté cet ancien partisan de Donald Trump dans un entretien publié dimanche par ce journal qui ne précise pas la phrase exacte de M. Corker.

Avant cette violente attaque, le très respecté sénateur de 65 ans avait auparavant estimé «dommage que la Maison-Blanche soit devenue une garderie pour adultes», après avoir été visé par la salve de tweets matinaux dont Donald Trump est coutumier.

«Le sénateur Bob Corker m'a "supplié" de le soutenir pour sa réélection dans le Tennessee. J'ai dit «NON» et il a renoncé (disant qu'il ne pourrait gagner sans... mon soutien)», a affirmé M. Trump.

«Il a aussi voulu être secrétaire d'État, j'ai dit «NON MERCI»», a poursuivi le milliardaire républicain, ajoutant que le sénateur Corker «est aussi largement responsable du terrible accord avec l'Iran!» sur son programme nucléaire.

«Par conséquent, je m'attends totalement à ce que Corker soit une voix négative et qu'il se mette en travers de notre programme. Il n'avait pas les tripes pour être candidat», a conclu M. Trump, sans autre précision.

Il faisait sans doute allusion aux déclarations mercredi du sénateur qui a affirmé que si les États-Unis ne sombraient pas dans le chaos c'était grâce au secrétaire d'État Rex Tillerson, au ministre de la Défense Jim Mattis et au secrétaire général de la Maison-Blanche John Kelly.

M. Corker siège au Sénat des États-Unis à Washington depuis janvier 2007. Il a annoncé le 26 septembre qu'il n'allait pas briguer de troisième mandat lors des prochaines sénatoriales en novembre 2018.

Il est président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat depuis 2015, occupant ainsi une place de choix dans plusieurs dossiers diplomatiques au coeur de l'actualité, comme la Russie ou la Corée du Nord.

Son nom avait été évoqué pour être le colistier de Donald Trump, puis pour être secrétaire d'État. En juillet 2016, il avait expliqué avoir décliné le poste de futur vice-président lors d'une discussion à New York avec le milliardaire. «Notre lien s'est renforcé et une amitié est née, c'était un jour remarquable», avait-il alors assuré.

Mais en août de cette année, après les violences racistes à Charlottesville, le sénateur a déclaré que M. Trump n'avait «pas encore réussi à démontrer qu'il avait la solidité et les compétences nécessaires pour réussir» en tant que président.