L'ancien parlementaire américain Anthony Weiner, favori pour la mairie de New York en 2013 avant de voir sa carrière brisée par des échanges lubriques sur les réseaux sociaux, a été condamné lundi à 21 mois de prison ferme.

Connu pour son passé en politique, mais aussi pour son mariage avec la principale conseillère d'Hillary Clinton, Huma Abedin, Anthony Weiner a enfoui son visage dans sa main gauche et fondu en larmes à la lecture du jugement.

La juge d'un tribunal fédéral de Manhattan Denise L. Cote l'a déclaré coupable d'avoir transmis des éléments obscènes à une mineure de moins de 16 ans.

En l'occurrence, Anthony Weiner avait fait des commentaires sexuels, écrits et lors de conversations vidéo, à une jeune femme de 15 ans qui l'avait sollicité, lui demandant notamment de se caresser devant la caméra.

La peine a été assortie d'une période de trois ans de liberté conditionnelle.

Tout en reconnaissant que le traitement que suit désormais ce quinquagénaire athlétique «(semblait) faire effet sur lui», la juge a également estimé que ce jugement constituait «une opportunité d'envoyer un message de nature à protéger d'autres mineurs».

La magistrate a jugé «hors sujet» le fait que la victime ait été à l'origine du contact avec Anthony Weiner. Elle a tenu compte, en revanche, du fait que rien, dans la procédure, ne montrait que le prévenu avait une orientation pédophile.

L'épouse du condamné, Huma Abedin, qui a engagé une procédure de divorce contre lui, n'était pas présente à l'audience lundi. Ils sont parents d'un jeune garçon de 5 ans, Jordan.

Pour ce New-Yorkais de 53 ans, qui avait plaidé coupable et évité ainsi un procès, mais se privant également de la possibilité d'un appel, la conclusion de cette affaire constitue le point bas d'une longue descente aux enfers.

«J'ai été un homme très malade»

M. Weiner, qui fut un temps favori pour remporter la mairie de New York, a défrayé la chronique new-yorkaise des mois durant avec ses sextos et autres échanges à connotation sexuelle, révélés à plusieurs reprises par la presse.

Des documents ont montré qu'il avait correspondu avec des centaines de femmes et envoyé et reçu des milliers de messages, a rappelé lundi la magistrate Denis L. Cote.

Après un premier scandale de cette nature, il avait démissionné de son poste de représentant au Congrès en juin 2011, où il siégeait depuis 2009.

Grâce à des excuses publiques, il avait néanmoins réussi à rebondir en devenant le candidat favori pour la mairie de New York lors de la campagne 2013 pour succéder à Michael Bloomberg.

Mais rapidement, de nouvelles informations ont émergé sur d'autres échanges lubriques. Sa campagne pour la mairie ne s'en est pas remise: il a fini cinquième, très loin derrière Bill de Blasio, vainqueur.

Ce deuxième scandale et le déraillement de la campagne d'Anthony Weiner ont été saisis en temps réel par une équipe qui préparait un documentaire, avec à la clef un document saisissant intitulé «Weiner» et sorti en mai 2016.

«J'ai été un homme très malade pendant très longtemps», a-t-il dit dans une lettre à la juge qu'il a lue à l'audience avant l'énoncé du jugement, la voix régulièrement étouffée par les sanglots.

Après l'avoir soutenu des mois durant, Huma Abedin a annoncé en août 2016 qu'elle le quittait, après la publication de nouvelles photos compromettantes de lui, envoyée à une femme, leur fils endormi à ses côtés.

Le nom d'Anthony Weiner était réapparu à l'automne dans le cadre de l'enquête du FBI sur le scandale du serveur personnel qu'utilisait Hillary Clinton pour échanger des courriers électroniques alors qu'elle était secrétaire d'État.

Quelques semaines avant l'élection, le FBI avait indiqué rouvrir son enquête pour examiner des milliers de courriers électroniques apparemment retrouvés sur l'ordinateur portable de Weiner, une annonce qui avait porté un coup dur à la campagne de Clinton.