S'il prenait à Donald Trump l'envie de limoger Robert Mueller, le procureur spécial chargé d'enquêter sur l'affaire russe, cela pourrait marquer «le début de la fin» pour sa présidence, a jugé jeudi le sénateur républicain Lindsey Graham.

«Toute tentative de s'en prendre à Mueller pourrait signer le début de la fin de la présidence Trump, à moins que Mueller ne fasse quelque chose de mal», a averti Lindsay Graham, figure du parti conservateur.

Le sénateur de Caroline du Sud a également insisté sur le fait qu'il y aurait un «prix d'enfer à payer» si le président américain décidait de se séparer de son ministre de la Justice Jeff Sessions.

Ces remarques incendiaires sont le signe de l'irritation de plus en plus marquée des républicains envers les tentatives de la Maison-Blanche pour discréditer publiquement Robert Mueller et saper l'enquête sur les potentiels liens entre la campagne Trump et l'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016.

Les parlementaires n'ont rien trouvé à reprocher au procureur spécial, et Lindsey Graham a prévenu que tenter d'évincer Robert Mueller serait franchir une «ligne rouge».

L'ancien candidat à la primaire républicaine de 2016, volontiers critique de Donald Trump, a aussi indiqué que ses collègues républicains étaient en train de serrer les rangs pour défendre leur ancien collègue, le ministre de la Justice Jeff Sessions.

«Ces efforts qui visent à marginaliser et à humilier le (ministre) sont très mal vu au Sénat» et parmi l'électorat conservateur, a-t-il prévenu, alors qu'il s'entretenait avec des journalistes dans les couloirs du Congrès.

Donald Trump a brutalement désavoué son ministre de la Justice - un fidèle de la première heure dans la conquête de la Maison-Blanche -  en lui reprochant de s'être récusé dans l'enquête sur l'affaire russe.

Plusieurs autres républicains du Sénat ont défendu publiquement Jeff Sessions. Le président de la commission de Justice du Sénat, Chuck Grassley, a indiqué mercredi sur Twitter que l'agenda pour le reste de l'année était déjà fixé et qu'il n'était «pas question» de confirmer un nouveau ministre cette année.

Photo archives AFP

Lindsey Graham