Environ 300 personnes ont à nouveau manifesté vendredi soir à New York en soutien aux musulmans ciblés par le décret visant les réfugiés et les ressortissants de sept pays musulmans.

Après une manifestation réunissant des centaines de Yéménites jeudi à Brooklyn, c'est une foule de toutes origines et de tous âges qui s'est rassemblée vendredi soir dans le quartier ethniquement très divers d'Astoria, à Queens, où il y a eu très peu de manifestations anti-Trump jusqu'ici.

«Je suis venu soutenir ma communauté», a déclaré à l'AFP Mustafa Aly, un immigré égyptien installé depuis 16 ans dans le quartier. «C'est fou ce qui se passe. (Trump) doit faire attention à ce qu'il dit, ou il va tout mettre par terre».

«La haine qui accompagne cette élection doit être combattue», a estimé de son côté Edward Kulzer, un habitant du quartier qui portait sa fille de six ans dans les bras. «À six ans, elle a vu un supporter de Trump me menacer: il faut arrêter ça», a-t-il ajouté.

De nombreux hommes et femmes politiques locaux, Noirs, Asiatiques ou Blancs, ont participé à la manifestation, célébrant depuis un podium le caractère multiethnique du quartier et appelant à combattre jusqu'à son retrait le décret du nouveau président américain.

Au nom de la lutte contre le terrorisme, le texte promulgué vendredi dernier interdit pour 90 jours l'entrée aux États-Unis pour les ressortissants de sept pays (Irak, Iran, Yémen, Soudan, Syrie, Libye, Somalie) et suspend toutes les arrivées de réfugiés pour 120 jours.

Il a déclenché une vague de manifestations à travers le pays et de nombreux recours en justice ont été déposés contre le décret, que ses opposants jugent anticonstitutionnel et discriminatoire pour les musulmans.

Les manifestations sont très fréquentes à New York depuis que Donald Trump a pris ses fonctions le 20 janvier.

Après une grande manifestation dimanche dernier à l'appel des associations de défense des immigrés, un important rassemblement anti-Trump à l'appel de la communauté gaie est prévu samedi après-midi.