L'étudiant américain d'origine somalienne qui a blessé lundi 11 personnes dans l'Ohio avant d'être tué par la police n'avait pas de «liens directs» avec une quelconque organisation «terroriste» mais a été «inspiré» par un responsable d'Al-Qaïda et l'EI, ont indiqué les autorités mercredi.

Bien que Abdul Razak Ali Artan ait clamé son soutien aux islamistes radicaux sur sa page Facebook, «nous n'avons pas trouvé à ce stade de liens directs avec une quelconque organisation terroriste», a déclaré mercredi le ministre à la Sécurité intérieure Jeh Johnson devant un centre de réflexion.

L'étudiant n'aurait pas non plus communiqué directement avec de telles organisations, selon le ministre.

«Nos informations laissent à penser qu'il s'agit de l'action de quelqu'un qui s'est auto-radicalisé», a déclaré le secrétaire à la Sécurité intérieure.

Artan a été «inspiré par (l'ancien recruteur d'Al-Qaïda) Anwar al-Awlaki et par l'État islamique», a ajouté la représentante du FBI Angela Byers, lors d'une conférence de presse dans l'Ohio.

L'agent spécial du FBI Richard Bash a précisé dans la même conférence de presse que l'ancien réfugié somalien était arrivé aux États-Unis en provenance du Pakistan, sans donner plus de détails.

Le président élu Donald Trump a estimé pour sa part sur Twitter mercredi matin que l'auteur de l'attaque, «réfugié somalien», «n'aurait jamais dû être dans notre pays». En campagne le républicain avait proposé d'interdire l'entrée aux États-Unis des musulmans, par crainte que des assaillants extrémistes ne se cachent parmi eux. Sa proposition a suscité la polémique.

Les autorités n'ont pas qualifié cette attaque de «terroriste» mais mardi l'agence de propagande du groupe État islamique a affirmé que l'étudiant était un «soldat» du mouvement djihadiste.

L'assaillant a «mené son opération en réponse aux appels à cibler les citoyens de pays de la coalition internationale» qui combat les djihadistes en Irak et en Syrie, a ajouté l'agence Amaq, selon une traduction du centre de surveillance des mouvements extrémistes SITE.

Sur sa page Facebook, fermée depuis l'attaque, l'étudiant avait menacé les États-Unis. «Je n'en peux plus. Amérique! Cesse ton ingérence dans les pays étrangers, surtout dans la «Oumma» (communauté, ndlr) musulmane», avait-il écrit selon les médias américains. «Nous ne vous laisserons pas en paix tant que vous ne laisserez pas les musulmans en paix».

Artan avait aussi qualifié de héros Anwar al-Awlaki, un imam américain recruteur d'Al-Qaïda tué par un drone américain au Yémen.