L'auteur de l'attaque qui a fait onze blessés lundi sur un campus de l'université de l'Ohio était un «soldat de l'État islamique», selon l'agence de propagande du groupe ultra-radical citée mardi par SITE, le centre américain de surveillance des sites djihadistes.

L'assaillant, qui a été abattu par un policier, a «mené son opération en réponse aux appels à cibler les citoyens de pays de la coalition internationale» qui combat les djihadistes en Irak et en Syrie, a indiqué une «source» anonyme à l'agence Amaq.

Abdul Razak Ali Artan, identifié comme un étudiant d'origine somalienne de l'établissement visé dans le nord des États-Unis, a blessé lundi matin onze personnes dont une grièvement, en percutant un groupe de piétons en voiture, avant de sortir de son véhicule pour agresser les passants armé d'un couteau de boucher.

La police locale, désormais épaulée par la police fédérale (FBI), n'a pour l'instant pas écarté la piste terroriste.

Avec la publication d'Amaq mardi sur la messagerie sécurisée Telegram, l'EI revendique une nouvelle attaque inspirée par son idéologie et sa stratégie d'incitation à l'acte isolé.

L'étudiant, selon plusieurs médias américains, avait d'ailleurs proféré des menaces contre les États-Unis sur Facebook peu avant son passage à l'acte.

«Je n'en peux plus. Amérique! Cesse ton ingérence dans les pays étrangers, surtout dans la «Oumma» (communauté, NDLR) musulmane. Nous ne sommes pas faibles. Nous ne sommes pas faibles, souviens-toi de ça», explique, selon la chaîne ABC, une publication sur une page Facebook qui a été désactivée après les faits. «Nous ne vous laisserons pas en paix tant que vous ne laisserez pas les musulmans en paix».

L'État islamique a revendiqué par le passé plusieurs attaques ou attentats sur le sol américain, dont les auteurs avaient des liens plus ou moins évidents avec l'organisation djihadiste.

L'attaque la plus récente, et la plus semblable à celle de lundi, mi-septembre, s'est déroulée dans un centre commercial du Minnesota, et avait été revendiquée par l'EI. Elle avait été menée par un Américain d'origine somalienne «radicalisé», qui avait blessé au couteau dix personnes.

En juin, un Américain d'origine afghane avait ouvert le feu dans une boîte de nuit gaie d'Orlando, en Floride, perpétrant la pire attaque «terroriste» depuis le 11 septembre 2001: 49 morts. L'organisation djihadiste avait là aussi revendiqué l'acte.

Quelques mois plus tôt, début décembre 2015, un Américain et sa femme pakistanaise avaient ouvert le feu lors d'un repas de Noël à San Bernardino, en Californie, faisant 14 morts.

L'EI avait salué les auteurs de la fusillade, qualifiés de «soldats» de son califat autoproclamé, sans pour autant revendiquer leur action. Comme pour l'assaillant de l'Ohio.