Le démocrate Bernie Sanders a fait campagne dans le Bronx à New York jeudi soir, promettant à des milliers de supporters enthousiastes « si nous gagnons à New York, nous irons jusqu'à la Maison-Blanche ».

Les élections primaires dans l'État de New York auront lieu le 19 avril, et le sénateur du Vermont, apôtre d'une révolution politique, avait choisi d'y lancer sa campagne par un rassemblement en plein air à St Mary's Park, dans le sud du Bronx, l'un des quartiers les plus pauvres des États-Unis. Mercredi, Hillary Clinton avait lancé la sienne dans le quartier historique noir de Harlem.

Fréquemment interrompu par des applaudissements, Bernie Sanders, 74 ans, a rappelé qu'il était né et avait grandi à Brooklyn, fils d'immigrant polonais désargenté. « Des leçons que je n'oublierai jamais », a-t-il ajouté, dans cet arrondissement du Bronx où plus de la moitié de la population est latino et où les Blancs sont minoritaires.

Et il a déroulé ses idées d'une révolution, où l'université publique serait gratuite, l'accès à la santé un droit, « avec une économie qui fonctionne pour nous tous ». Il a plaidé pour un salaire horaire minimum de 15 dollars, rappelé qu'il avait été, à l'inverse d'Hillary Clinton, contre la guerre en Irak, dénoncé comme à son habitude « les escrocs de Wall Street », les milliardaires, les inégalités, les super-PAC (comité d'action politique) et un système judiciaire « cassé ».

Avant son discours, le réalisateur Spike Lee et le rappeur portoricain Residente avaient pris le micro. « Bernie doit gagner New York », a insisté Spike Lee.

Hillary Clinton est en tête des sondages dans l'État de New York. Un sondage Quinnipiac jeudi lui donnait 12 points d'avance sur Bernie Sanders (54 % contre 42 %), un écart qui s'est cependant réduit depuis un autre sondage début mars, où elle comptait 21 points d'avance.

Mais Bernie Sanders, qui l'a emporté dans cinq des six derniers États ayant voté, veut croire en son élan, même s'il reste loin derrière sa rivale démocrate.

« S'il y a une forte participation, nous gagnerons, et si nous gagnons ici à New York, nous irons jusqu'à la Maison-Blanche », a-t-il affirmé.

Dans la foule, souvent jeune, beaucoup veulent y croire.

« J'ai finalement trouvé un candidat qui représente tout ce en quoi j'ai toujours cru », expliquait Valeria Calderon, 31 ans, Américaine d'origine péruvienne et argentine. « Et je pense qu'il peut toucher la communauté latino, car il est fils d'immigrés ».

« Beaucoup de gens en ont vraiment marre, et son message résonne », ajoutait Wendi Carlock, 46 ans, déterminée à faire campagne pour lui dans son quartier.