La décrivant comme «la plus qualifiée» pour diriger le pays, l'ancien président américain Bill Clinton a pour la première fois fait campagne lundi en solo pour son épouse Hillary, racontant au passage comment ils étaient tombés amoureux.

M. Clinton, 69 ans, était jusqu'à présent resté très discret dans la campagne présidentielle en cours. Populaire, il n'en reste pas moins associé aux frasques sexuelles de son passé, un sujet sensible que le républicain Donald Trump a commencé à exploiter, parlant de «cible légitime».

L'ancien président a pris la parole lundi devant quelque 700 personnes à Nashua dans le New Hampshire (nord-est), affirmant, à propos d'Hillary, qu'il n'avait jamais vu de son vivant un candidat à la Maison-Blanche qui soit «plus qualifié de par ses connaissances, son expérience et sa personnalité pour faire ce qui doit l'être», dans «une période pleine d'incertitudes».

M. Clinton a insisté sur ses connaissances en matière de politique étrangère - Hillary était la première secrétaire d'État du président Obama - mais aussi ses années passées à défendre la cause des enfants ou des pauvres.

«Grand-père heureux» 

«Grand-père heureux», calme et détendu, l'ancien président (1993-2001) a raconté comment ils étaient tombés amoureux il y a 45 ans, alors qu'ils étaient étudiants; et comment à l'époque il pensait qu'elle était «la personne la plus incroyable», jeune femme brillante soucieuse des pauvres et des enfants, alors qu'elle pouvait choisir n'importe quelle carrière. «Tout ce qu'elle touchait, elle le rendait meilleur».

«La pire chose qu'Hillary puisse faire est d'avoir son mari en campagne pour elle», avait ironisé dimanche le républicain Donald Trump, en tête des candidats pour son parti.

Donald Trump a depuis plusieurs jours pris pour cible les Clinton, dénonçant le «terrible bilan» de Bill Clinton «en matière d'agressions contre des femmes». Lundi, il a mentionné sur CNN Monica Lewinsky, l'ancienne stagiaire de la Maison-Blanche et la procédure pour tenter de destituer le président en 1998-1999.

Conséquence ou coïncidence, Mme Clinton s'est fait apostropher dans le New Hampshire dimanche par une élue locale républicaine, sur les anciennes frasques sexuelles de son mari.

«Vous êtes très désagréable», a répondu la candidate à la Maison-Blanche, avant de passer à autre chose.

Bill Clinton n'a pas mentionné Donald Trump dans son discours de 30 minutes à Nashua, pas plus que les autres adversaires de son épouse, mais il a mis en garde contre «un retour en arrière» si le pays élit un président républicain.

La campagne présidentielle «fait un peu peur» cette année, a-t-il ajouté, demandant à l'audience de «prendre au sérieux» les déclarations des candidats.

M. Clinton devait à nouveau prendre la parole en fin d'après-midi lors d'un autre meeting en solo à Exeter, toujours dans le New Hampshire.

Cet État organise ses primaires le 9 février. Hillary Clinton y est devancée par le démocrate Bernie Sanders (49 contre 44,7%) dans les intentions de vote démocrates (moyenne établie par le site spécialisé Real Clear Politics).

La candidate faisait campagne dans l'Iowa lundi, à plus de 2000 kilomètres de son mari. «Je pense que je peux être le président dont l'Amérique et l'Iowa ont besoin», a-t-elle déclaré dans cet État rural, qui organise le premier test électoral pour désigner les candidats préférés à la présidentielle le 1er février.

Dans ce contexte, Donald Trump a rendu publique lundi sa première publicité télévisée de campagne, qui reprend sur 30 secondes deux de ses propositions les plus controversées sur les musulmans et sur l'immigration clandestine.

Une voix off y rappelle qu'il veut interdire temporairement l'entrée des musulmans aux États-Unis, pour lutter contre le terrorisme islamique, et construire un mur à la frontière avec le Mexique pour empêcher l'immigration clandestine. Une très brève séquence montre des dizaines de personnes semblant courir pour traverser une frontière. Mais il ne s'agit pas de Mexicains. Les images ont été filmées en mai 2014 et montrent des migrants tentant de rejoindre l'enclave espagnole de Melilla au Maroc, selon le site Politifact.