Deux neveux de la Première dame du Venezuela ont été inculpés à New York de complot visant à introduire de la cocaïne et d'autres substances illicites aux États-Unis, et devaient comparaître jeudi après-midi devant un magistrat new-yorkais.

Efrain Antonio Campo Flores et Francisco Flores de Freitas seront présentés à ce magistrat au tribunal fédéral de Manhattan à une heure non précisée, selon le procureur fédéral.

Les deux hommes sont accusés d'avoir voulu faire entrer aux États-Unis «cinq kilos et plus de mélanges et de substances contenant une quantité détectable de cocaïne», selon l'acte d'accusation.

Ils sont aussi accusés d'avoir «participé en octobre 2015 à des rencontres au Venezuela, sur une cargaison de cocaïne qui devait être envoyée aux États-Unis via le Honduras».

Ils avaient été arrêtés mardi en Haïti par la police locale, remis à des agents américains, et mis dans un avion pour New York, selon le Wall Street journal.

Campos Flores, 29 ans, s'est présenté comme beau-fils du président Nicolas Maduro, ajoutant que la Première dame Cilia Flores était sa tante. Francisco Flores de Freitas, 30 ans, s'est aussi présenté comme un neveu de Cilia Flores, selon la même source.

Cette annonce risque de tendre un peu plus les relations entre les États-Unis et le Venezuela, qui n'ont pas d'ambassadeurs respectifs depuis 2010, et ce à trois semaines d'élections législatives dans ce pays d'Amérique latine où le «chavisme», courant du président socialiste Nicolas Maduro, semble en grande difficulté.

L'acte d'accusation, qui parle de «complot» pour «fabriquer et distribuer» une substance interdite, impliquant «d'autres personnes connues et inconnues», affirme aussi que les accusés «ont participé en octobre 2015 à des rencontres au Venezuela, sur une cargaison de cocaïne qui devait être envoyée aux États-Unis via le Honduras».

Les autorités américaines estiment qu'une grande partie de la cocaïne produite en Colombie transite via le Venezuela avant de faire route vers les États-Unis ou l'Europe. Elles soupçonnent aussi de hauts responsables de la police, de l'armée et du gouvernement vénézuélien d'être impliqués dans du blanchiment d'argent lié au trafic de drogue, selon le Wall Street Journal.

En septembre, un tribunal de Floride avait déjà inculpé l'ancien responsable du renseignement financier vénézuélien, Pedro Luis Martin pour trafic de drogue.

Échec dans la lutte antidrogue

Et mi-septembre, le Département d'État a estimé que le Venezuela avait, avec la Birmanie et la Bolivie, «manifestement échoué au cours des 12 derniers mois» à faire les «efforts suffisants et significatifs pour respecter leurs obligations» en matière de lutte antidrogue.

Les autorités vénézuéliennes ont rejeté ces accusations, estimant qu'il s'agissait d'une campagne de dénigrement visant à affaiblir le gouvernement en place.

L'opposition au Venezuela menace, pour la première fois en 16 ans, de ravir aux élections législatives du 6 décembre la majorité au courant du président Nicolas Maduro, dont la popularité pâtit de la grave crise économique.

Un basculement du Parlement serait historique, le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) s'étant habitué à accaparer tous les pouvoirs depuis l'élection d'Hugo Chavez, décédé en 2013 et auquel Nicolas Maduro a succédé.

Et pour ajouter aux troubles du président Maduro, des opposants vénézuéliens ont déposé mardi une plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) contre leur président pour crimes contre l'humanité.