La candidate démocrate à la Maison-Blanche Hillary Clinton a jugé mardi que son image polarisée parmi les Américains était à mettre sur le compte des attaques de la droite qu'elle subit depuis des décennies, lors d'une rare entrevue télévisée.

La démocrate a donné une entrevue d'environ 20 minutes à la chaîne CNN, son premier entretien à un média national depuis son lancement de campagne le 12 avril.

Hillary Clinton avait jusqu'à présent soigneusement évité les journalistes qui la suivent et ont du mal à l'approcher. Elle répond rarement aux questions de la presse lors de ses déplacements et n'avait donné des entrevues qu'à quelques médias locaux en juin dans l'Iowa, le New Hampshire, le Nevada et en Caroline-du-Sud: les quatre États stratégiques où auront lieu les premières consultations des primaires au début de 2016, et qui donneront le «la» de la campagne.

Hillary Clinton est la favorite des primaires démocrates, mais seuls 42% des Américains déclarent dans un sondage CNN la trouver digne de confiance et honnête, une vulnérabilité persistante chez l'ex-Première dame, associée par de nombreux Américains à plusieurs affaires des années 1990 sous la présidence de son mari.

Pour Hillary Clinton, ce déficit de confiance est le fruit «des attaques constantes fomentées par la droite».

«C'est un thème utilisé contre mon mari et moi depuis des années et des années», a-t-elle dit. «Je suis sûre que pendant cette campagne les gens vont comprendre qui se bat pour eux».

«Les gens devraient me faire confiance, et ils le font», a ajouté Hillary Clinton, en soulignant qu'elle avait été élue et réélue sénatrice.

Son image a été encore écornée par la révélation qu'elle avait exclusivement utilisé une messagerie personnelle de 2009 à 2013 dans ses fonctions officielles de secrétaire d'État, les républicains l'accusant de vouloir échapper aux règles de transparence.

«Tout ce que j'ai fait était autorisé, il n'y avait ni loi, ni réglementation», s'est défendue Hillary Clinton. L'utilisation d'une messagerie privée était effectivement autorisée, mais l'administration recommandait alors officiellement l'usage de la messagerie gouvernementale.

La démocrate a fait valoir qu'elle avait remis au département d'État, dans un but d'archivage et de publication sur internet, 55 000 pages de messages officiels (le reste a été effacé de ses serveurs).

Sur le fond, Hillary Clinton a annoncé qu'elle présenterait son plan économique lundi lors d'un discours.