Un an après une situation de crise à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, le flux de clandestins, adultes et enfants non accompagnés, s'est fortement tari, ont affirmé mardi des responsables du gouvernement américain.

Le nombre de personnes appréhendées à la frontière sud-ouest dans les huit premiers mois de l'année budgétaire, soit entre le 1er octobre 2014 et le 1er juin, a baissé de 34% par rapport à la même période de 2014, a déclaré Philip Miller, haut responsable du département de la Sécurité intérieure, lors d'une audition au Sénat.

Quant aux mineurs non accompagnés, leur nombre a décru de 51%, après un afflux sans précédent l'an dernier, soit environ 23 000 contre 47 000.

L'arrivée massive d'adolescents et d'enfants venus sans parents pour tenter d'obtenir l'asile en bénéficiant d'un statut spécial réservé aux victimes de trafics d'êtres humains avait provoqué une crise politique majeure aux États-Unis, Barack Obama étant accusé de laxisme par la droite, et d'inhumanité par la gauche en raison des conditions de détention.

La majorité des clandestins ne viennent pas du Mexique, mais de trois petits pays pauvres d'Amérique centrale, via des réseaux de passeurs bien rodés: Guatemala, Honduras et Salvador. Une fois passée la frontière, la plupart ne tentent pas de se dissimuler aux autorités et se laissent arrêter, afin d'être pris en charge et de tenter une procédure d'asile.

Environ deux tiers des mineurs non accompagnés appréhendés à la frontière sont originaires de ces trois pays, et le reflux est net. Alors que plus de 18 000 mineurs honduriens étaient arrivés lors de l'année budgétaire 2014, seuls 2500 ont été arrêtés dans les huit premiers mois de cette année, selon les chiffres officiels.

«L'afflux humanitaire est un défi saisonnier, et nous sommes toujours dans la même saison que les arrivées en masse de l'an dernier», a souligné Philip Miller. «Mais j'estime que nous ne verrons pas une répétition des chiffres sans précédent de l'an dernier».

A quoi attribuer cette baisse? En partie à «l'amélioration de la coopération avec les gouvernements étrangers, un renforcement de la sécurité à la frontière, et l'aide fournie aux gouvernements d'Amérique centrale», selon Mark Greenberg, haut responsable du département de la Santé, l'agence fédérale qui prend en charge les mineurs clandestins.

De fait, les États-Unis ont dopé leur aide aux trois pays où des campagnes d'informations ont été lancées pour dissuader les familles candidates au départ. Mais le dossier reste politiquement brûlant, les républicains pointant que l'afflux de clandestins avait coïncidé avec la politique de régularisations massives lancée par Barack Obama en 2012, et partiellement bloquée à ce jour par les républicains.