Au lendemain du jugement historique de la Cour suprême du Canada qui a invalidé les articles du Code criminel interdisant l'aide médicale à mourir, le Colorado a rejeté une proposition pour donner aux patients en fin de vie le droit au suicide assisté.

Pour l'une des représentantes qui a voté contre, c'était une question personnelle. En larmes, la républicaine Dianna Primavera a raconté à ses collègues qu'elle avait survécu au cancer, bien qu'un médecin lui avait dit qu'il lui restait moins de cinq ans à vivre.

Elle a toutefois trouvé un docteur qui lui a donné un avis différent et c'est grâce à lui qu'elle est vivante, 28 ans plus tard, a-t-elle dit.

Des médecins contre le suicide assisté avaient auparavant dit aux députés que de permettre aux patients en fin de vie de réclamer des médicaments létaux était risqué, car les diagnostics peuvent parfois être erronés. Quelqu'un pourrait être tenté d'y avoir recours alors qu'il pourrait encore guérir.

Un comité de la Chambre des représentants chargé d'évaluer le projet de loi a voté contre à huit voix contre cinq, après avoir vu des dizaines de personnes gravement malades ou des membres de leur famille remplir l'audience législative.

Ce vote survient au moment où plusieurs autres États, dont la Californie et la Pennsylvanie, soumettent à leur gouvernement des lois sur le droit de mourir. L'Oregon, Washington, le Montana, le Vermont et le Nouveau-Mexique ont déjà légalisé l'aide médicale à mourir. Le Canada a déclaré vendredi inconstitutionnelle l'interdiction pour les patients en phase terminale d'y avoir recours.

L'une des élues ayant présenté le projet de loi, la démocrate Joann Ginal, a pour sa part fait valoir que c'était une liberté qui était enlevée à un patient qui va mourir.

Aux États-Unis, l'histoire de Brittany Maynard a attiré l'attention publique sur ce débat. La dame de 29, atteinte d'un cancer du cerveau en phase terminale, a déménagé en Oregon pour bénéficier de loi de l'État lui permettant d'avoir recours au suicide assisté. Elle est morte le 1er novembre.

Le projet de loi du Colorado se basait sur celui de l'Oregon. Il aurait notamment requis que le patient obtienne l'aval de deux médecins à leurs requêtes écrites et orales pour mettre fin à leurs jours.