Un garçon de deux ans a accidentellement tué sa mère dans un supermarché américain en lui tirant dessus avec le pistolet qu'elle transportait dans son sac, laissant sa famille effondrée et relançant le débat sur le contrôle des armes à feu aux États-Unis.

Réagissez sur le blogue de Richard Hétu >>L'accident a eu lieu mardi dans un WalMart à Hayden, dans l'Idaho, où Veronica Rutledge, chercheuse en science nucléaire de 29 ans, faisait ses courses en compagnie de son fils et de trois nièces.

Alors que sa mère avait laissé quelques instants son sac sur le chariot de courses sans surveillance, le garçonnet assis sur le siège du chariot l'a ouvert ainsi que le compartiment spécial zippé où se trouvait l'arme.

Il s'est emparé de celle-ci et le coup est parti, touchant sa mère à la tête et la tuant sur le coup, d'après les propos de Terry Rutledge, beau-père de la victime, dont le récit a été rapporté par le Washington Post.

Les deux époux partageaient une passion pour les armes à feu, chassaient et fréquentaient les écoles de tir.

«C'est un terrible, terrible accident», a déclaré Terry Rutledge, précisant que son fils Colt devait maintenant faire son deuil tout en annonçant la terrible nouvelle à son fils unique.

«Il a maintenant un fils de deux ans qui ne sait pas où est sa mère et il faut lui expliquer pourquoi elle ne va pas revenir», a-t-il ajouté.

Revivre le drame encore et encore

«Et après ça, plus tard dans sa vie, quand il posera des questions, il faudra encore lui expliquer ce qui s'est passé, et nous devrons revivre ça encore et encore», a-t-il conclu.

La jeune mère de famille, qui passait ses vacances dans la région, détenait un permis qui l'autorisait à porter une arme à condition qu'elle soit dissimulée.

«Quand vous avez le droit de porter une arme dissimulée, vous devez être en mesure de la protéger pour votre sécurité», a néanmoins relevé le lieutenant de police Stuart Miller lors d'un point presse retransmis par des télévisions locales.

«Il faut se montrer responsable et dans ce cas-ci malheureusement, j'imagine que toutes les mesures de précaution n'ont pas été prises».

L'État rural de l'Idaho est l'un des États américains qui possèdent le plus fort pourcentage d'habitants propriétaires d'armes à feu, mais le taux de crimes violents y est malgré cela inférieur à la moyenne nationale.

La chaîne WalMart, qui a regretté ce «très triste incident», est le plus gros détaillant américain de pistolets, dont les ventes sont en hausse depuis quelques années auprès des femmes qui en achètent pour leur protection personnelle.

D'après une enquête Gallup, 15% des Américaines possèdent un pistolet.

D'après le Brady Center to prevent Gun violence, 300 millions d'armes à feu sont en circulation aux États-Unis, où la législation sur les achats d'armes et les permis d'en porter une sont très souples dans de nombreux États.

Il y a près de 30 000 décès par an aux États-Unis dus à des armes à feu, en majorité des suicides, et beaucoup d'autres sont des meurtres. Certains impliquent des enfants qui mettent la main sur des armes chargées.

Rien qu'en 2011, 140 enfants et adolescents sont morts aux États-Unis de tirs accidentels, d'après le Brady Center.

Au mois d'août, une fillette de neuf ans avait tué en Arizona par accident son professeur de tir avec une mitraillette dont elle avait perdu le contrôle.

Si des incidents comme celui de Hayden relancent à chaque fois le débat sur un éventuel durcissement de la législation sur les armes à feu, les chances qu'une nouvelle loi soit adoptée sont minces.

En décembre 2012, la tuerie de l'école de Sandy Hook, au cours de laquelle 20 enfants âgés en moyenne de 7 ans avaient péri, soit la pire tuerie dans une école de l'histoire des États-Unis, avait traumatisé l'Amérique.

Le tueur déséquilibré de 20 ans avait utilisé un fusil semi-automatique ayant appartenu à sa mère.

Un projet de durcissement de la législation conçu peu après cette tragédie s'est toutefois fracassé sur l'opposition du Congrès.