La relation entre la Chine et les États-Unis est «la plus importante» dans les affaires du monde et les deux puissances vont «façonner le XXIe siècle», a jugé mardi le secrétaire d'État John Kerry, avant une visite à Pékin du président Barack Obama.

Dans un discours devant une université de Washington, le chef de la diplomatie américaine s'est lancé dans un grand plaidoyer pour un renforcement de la «coopération» entre les deux premières puissances mondiales, tout en égrenant les contentieux entre les deux pays, notamment sur le cyberespionnage.

Il a affirmé que la «relation entre la Chine et les États-Unis était la plus fondamentale dans le monde d'aujourd'hui», estimant que les deux géants représentaient «un quart» de la population mondiale et «un tiers» de l'économie de la planète.

C'est pour cette raison que les deux rivaux doivent saisir «l'occasion de mettre sur pied une relation constructive sur tout un nombre de sujets, du changement climatique au commerce mondial», a insisté John Kerry.

Il a réaffirmé que le désormais fameux «rééquilibrage» diplomatique de l'Amérique vers l'Asie-Pacifique n'était «pas un objectif stratégique dirigé contre un pays», la Chine accusant les États-Unis de vouloir contester sa suprématie régionale.

La diplomatie américaine martèle depuis des années que Pékin n'est pas un «adversaire», mais un «concurrent» dont elle salue et encourage l'expansion de sa puissance.

Mais «notre relation doit être gérée et pilotée avec prudence, pas à coups de grands titres dans l'actualité, mais par une vision stratégique sur le long terme, par du travail et par de la diplomatie», a plaidé le secrétaire d'État.

Celui-ci s'est ensuite envolé pour Paris pour des entretiens mercredi avec son homologue français Laurent Fabius, avant de se rendre vendredi et samedi à Pékin afin de préparer la visite en début de semaine prochaine de son président Barack Obama.

Le président américain doit en effet commencer une tournée asiatique par le sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), à Pékin, à l'issue duquel est prévue une rencontre avec le président chinois Xi Jinping.

Les deux puissances ont régulièrement des accrocs diplomatiques sur les dossiers des droits de l'homme, du piratage informatique, ou des tensions en mer de Chine. Mais ils coopèrent également sur de multiples sujets, comme sur le climat ou le nucléaire iranien.

Nous avons à la fois l'occasion et la nécessité de coordonner nos efforts pour nous atteler aux sujets d'inquiétudes internationaux», a conclu M. Kerry, un partisan du multilatéralisme et de la coopération des États-Unis sur la scène internationale.

Après Pékin, le chef de la diplomatie américaine doit se rendre à Oman le 9 novembre pour des entretiens avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif sur le programme nucléaire de Téhéran à trois semaines de la date-butoir pour trouver un accord.

John Kerry retournera ensuite à Pékin à partir du 10 novembre pour accompagner le président Obama.