L'ancien président américain Bill Clinton a encouragé samedi à Washington les militants des droits des homosexuels à poursuivre leur combat, après de récentes victoires judiciaires sur le mariage aux États-Unis.

«Je n'ai jamais vu un mouvement pour les droits civiques, au moins dans ce pays, avancer aussi loin et aussi vite, jamais», a déclaré Bill Clinton lors d'un discours au gala annuel de la grande association Human Rights Campaign (HRC) à Washington.

«Mais ne vous méprenez pas», a-t-il ajouté, «il reste des barrières à abattre. Partout dans le monde, des jeunes gens vivent dans la peur de leurs gouvernements, de leurs dirigeants et parfois de leurs familles».

Les couples de même sexe peuvent désormais se marier dans 32 des 50 États américains, ainsi que dans la capitale fédérale, Washington, à la suite de décisions de justice. Début octobre, seuls 19 États autorisaient les mariages gais.

L'association HRC milite maintenant pour l'adoption par le Congrès d'une loi anti-discrimination LGBT (lesbienne, gaie, bi et trans) nationale, couvrant l'ensemble de la société, du travail au logement en passant par l'école.

HRC est également active à l'étranger, notamment en Afrique, et a lancé une opération de sensibilisation dans trois États du sud conservateur américain (Mississippi, Arkansas, Alabama) - une initiative à laquelle Bill Clinton, qui fut gouverneur de l'Arkansas, a apporté son soutien samedi.

«Nous gagnerons dans un monde dangereux, si nous avons le meilleur modèle de liberté, de justice, d'égalité et d'opportunités, des choses auxquelles les gens veulent participer, où chacun peut être ce qu'il veut», a déclaré Bill Clinton, qui s'était déjà rendu au gala de HRC en 1997.

L'ex-président démocrate avait exprimé publiquement ses regrets en 2013 pour avoir promulgué, en septembre 1996, la «loi de défense du mariage» (Defense of Marriage Act), alors qu'il était en campagne pour sa réélection à la Maison-Blanche. Cette loi définissait le mariage au niveau fédéral comme l'union d'un homme et d'une femme. Ce volet a été abrogé par la Cour suprême en 2013.

Bill Clinton, ovationné par plus de 3000 convives, a également souligné l'engagement de son épouse Hillary, possible candidate à la présidentielle de 2016, en faveur des droits des homosexuels.